MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Michel Feugère *
La série des petits objets non céramiques est particulièrement abondante aux Aiguières. Elle regroupe des mobiliers qui renvoient à des catégories très diverses, touchant
tous les aspects du cadre de vie et des activités quotidiennes mais aussi du cadre militaire. Les objets sont présentés tous niveaux confondus, chaque rubrique étant
suivie d’une brève étude typologique et chronologique.
3. Garde de manche, os, sond. 10, fosse 2 ; L. 53, larg.
act. 13, restit. 25, ép. 6 mm ; ouverture rectangulaire
pour le passage de la soie.
— Casque (fig. 2)
4. Paragnathide, fer ; L. 160 mm ; restes des rivets de la
charnière et empreinte de la partie articulée.
5. Rivet de fixation de renfort frontal ; L. 15,5 mm.
I. MILITARIA
L’attribution d’un objet au domaine militaire est chose
sensible, compte tenu des implications historiques qui sont
associées à ce type de mobilier. Il y a d’un côté les séries
caractéristiques, et de l’autre des objets qui connaissent une
utilisation civile mais qui, dans un contexte militaire, ont
toutes chances d’avoir été apportés ici par des soldats. On
ne trouvera ici que les premiers, à l’exception des amulettes
dont on peut toujours contester l’usage, mais dont l’abondance aux Aiguières nous a semblé révélatrice.
— Cuirasse (fig. 2 et 3)
6. Crochet de cuirasse segmentée ; L. act. 36 mm.
7. Rosette rivetée, sond. 10, A.8, c.1 ; diam. restit.
28 mm.
8. Charnière repliée ; L. restit. 26, larg. 15 mm.
La description des armes offensives, puis défensives
(casque et cuirasse), est suivie de celle des autres pièces
d’équipement (cingulum) ; enfin viennent les amulettes
et les éléments liés à la cavalerie (harnais).
— Cingulum (fig. 4)
9. Plaque à 4 rivets ; L. 43, larg. 27 mm ; le dessus est
lisse, mais les traces visibles sur la face inférieure semblent
montrer que l’artisan a coulé la plaque sur 4 petits “clous”
de cuivre rouge, plus faciles à riveter sur le support en
cuir (le bronze vrai n’étant pas forgeable).
10. Boucle de ceinturon, sond. 7b, c.2, L. 39 mm ;
complète avec son axe et son ardillon en bronze.
11. Id. ; L. 31 mm ; manquent l’axe et l’ardillon.
12. Id. ; L. 25,5 mm ; id.
— Armes offensives (fig. 1)
1. Pointe de glaive, fer, ext. sond. 4, bermes 2-4 et 3-4 ;
L. act. 148 mm.
2. Fragment d’une agrafe de fourreau de glaive, L. act.
24 mm.
— Amulettes (fig. 5)
13. Amulette phallique ; L. act. 31, ht. 25 mm ;
14. Id. ; L. 25 mm ; le phallus très stylisé est prolongé
par un motif qui doit évoquer la main fermée (signe de la
figue classique sur ces pendeloques).
*
Équipe TPC de l’UMR 5140 du CNRS, CDAR, 390 Avenue de Pérols, 34970 Lattes ; Michel.Feugere@wanadoo.fr
Sauf mention contraire, les objets décrits sont en bronze. L’illustration est conforme aux conventions de la table-ronde de Valbonne
(Normalisation du dessin en archéologie : le mobilier non céramique. Lambesc, 1982). Les dessins des figures sont dus pour partie à Alain Raux,
le reste à l’auteur ; les photographies sont de A. Chéné, Centre Camille Jullian, Aix-en-Provence. Je tiens à remercier C. Goudineau, qui a bien
voulu me confier ce travail, et D. Brentchaloff, qui m’a toujours réservé le meilleur accueil à Fréjus et a également accepté de relire en détail le
manuscrit, me faisant profiter de nombreuses observations et corrections utiles.
L’indication “L.” pour “longueur”, suppose un objet intact ; dans le cas contraire (objet soit incomplet, soit déformé), on trouvera “L. act.”
pour “longueur actuelle”. Autres abréviations utilisées : larg. (largeur) ; diam. (diamètre) ; mm (millimètres) ; ht. (hauteur) ; restit. (restitué).
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LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 1 – Armes : pointe de glaive, 1 ; agrafe de fourreau, 2 ; garde, 3 ; 1, fer (éch. 1/2) ; 2, bronze ; 3, os (éch. 1/1).
Fig. 2 – Éléments de casques et de cuirasse segmentée ; 4, fer (éch. 1/2) ; 5-8, bronze (éch. 1/1).
– 108 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 3 – Éléments de cuirasse segmentée,
6 et 7 (cliché A. Chéné, CNRS-CCJ).
Fig. 4 – Plaque et boucles de ceinturons, 9 à 12 ; bronze (éch. 1/1).
15. Harpocrate ; ht. 23,8 mm ; enfant debout et nu,
posant l’index droit sur la bouche, tandis que la main g.
est cachée derrière le dos. Coiffure de boucles encadrant
le visage, chignon derrière ; dans le dos, restes d’un
anneau de suspension.
16. Id. ; ht. 29,7 mm ; même schéma, mais fonte grossière et très imprécise (non ill.).
— Harnachement (fig. 5)
17. Extrémité d’un pendant de phalère ; L. act. 25 mm.
18. Crochet d’un pendant (de phalère ?) ; L. act. 18 mm.
Il convient de signaler, avant d’examiner ce matériel en
détail, que des objets civils décrits infra peuvent devoir
leur présence à celle d’auxiliaires : les fibules de type 22
(nos 653 à 641), la fibule pénannulaire (no 645), l’intaille
d’Octave en Mercure (?) (no 668), le strigile (no 688) et le
rasoir (no 687), la plupart des casseroles (nos 578 à 599), les
tessères en os (nos 708 à 713), la houe (no 368). Les objets
très caractéristiques (nos 1 à 18) restent évidemment peu
nombreux devant la masse des objets civils. Néanmoins,
et si les éléments d’équipement se rencontrent çà et là, sur
des sites civils, la découverte d’armes reste exceptionnelle
en Gaule et strictement limitée, sauf cas isolé, aux sites de
stationnement militaire.
La pointe de glaive no 1 (comme d’ailleurs, dans doute,
le fragment no 204 de l’Argentière) appartient au type
ancien du glaive, type Mayence, précisément caractérisé
par sa longue pointe acérée (sur l’évolution du glaive
romain, voir en dernier lieu Connolly 1975, 18, 35 et 51).
Des glaives de ce type se rencontrent à la fin de la
République, jusqu’à la période augustéenne (de Laugadière
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LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 5 – Amulettes phalliques, 13 et 14 ; Harpocrate, 15 ; éléments de harnais, 17-18 ; bronze (éch. 1/1, sauf 15, 2/1)
(cliché A. Chéné, CCJ).
1875, pl. II, 1) et même, près de Rheingönheim, dans une
tombe tibérienne (Ulbert 1969, p. 44 et pl. 32, 1-4 ; ici
fig. 6). Par la suite, à partir de Claude en tout cas, les
glaives comportent deux tranchants parallèles et une pointe plus courte (type Pompéi : Schoppa 1974, p. 102-108 ;
à ce type appartient également un glaive de Cimiez et
l’exemplaire de la Chrétienne H, conservé avec son fourreau en bois, et daté des années 20-30 ; voir également une
découverte récente dans le Centre : Belligaud 1982,
p. 182, pl. 11, 1).
Le fragment no 2 est bien reconnaissable comme appartenant à une agrafe de fourreau de glaive, avec le départ de
la languette lisse qui en constitue la partie inférieure. Les
objets similaires sont rares en Gaule, mais bien connus sur
les sites militaires (Feugère 1993a, 138-139, 144-145;
Colchester : Crummy 1983, no 4194 ; Dangstetten :
Fingerlin 1986, 176, 3 1998, 1037, 4 ; Vindonissa : Unz,
Deschler-Erb 1997, pl. 6-7 ; Magdalensberg : Deimel
1987, pl. 71, 74 ; Siscia : Radman 2004, nos 41-43). La
garde en os no 3 constitue un objet rarement signalé
(Greep 1983, fig. 124, 6, de Caistor-by-Norwich ;
Fellmann 1966, 215-222) et généralement plus massif
(comme par exemple Mikler 1997, pl. 2, 16), ou alors en
bronze (Fingerlin 1986, 124, 3 ; 597, 2). Plus caractéris-
tiques peut-être, et bien qu’absentes à Fréjus, les poignées
de ces mêmes glaives paraissent, même en Gaule interne,
relativement mieux connues (Mikler 1997, Karte 2).
Le couvre-joue no 4 appartenait à un casque en fer ; sa
forme très simple évoque celle des paragnathides des
casques de “type Montefortino”, mais on ne connaît
aucun exemplaire en fer appartenant à ce modèle abandonné par l’armée romaine, à quelques exceptions près,
avant le début du Ier s. av. J.-C. Le nombre des casques
munis de leurs couvre-joues et attribuables avec certitude aux légionnaires ou aux auxiliaires est, en fait, relativement faible ; bien qu’on ne puisse lui trouver aucun
parallèle exact, c’est, semble-t-il, des casques des auxiliaires d’infanterie que ce fragment est le plus proche
(Russel Robinson 1975, 82-88). Il s’agit sans doute des
premières séries de casques en fer fabriquées pour
l’armée romaine, au début du Ier s. apr. J.-C. Le rivet
conique (no 5), à ne pas confondre avec le poids d’un
petit fil à plomb ou un curseur de balance (il n’est pas
percé), sert à maintenir, sur les côtés du casque, les renforts perpendiculaires qui le protègent d’un coup de
tranchant d’épée (par exemple sur des casques d’auxiliaires de cavalerie, ibid., p. 91, fig. 113-116). À propos
des casques en général, mentionnons enfin les anses que
– 110 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 6 – Glaive d’une tombe des environs de Rheingönheim (d’après G. Ulbert, 1969, pl. 1) ;
1 et 2, éch. 2/3 ; 4, éch. 1/3.
– 111 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
l’on peut trouver sur les couvre-nuques de certains
modèles (ibid., 48 ; il semble actuellement difficile, sur
des objets isolés, de distinguer les anses de casques des
anses de coffrets).
La construction exacte de la cuirasse segmentée (désignée par les auteurs modernes sous le nom de lorica segmentata) est désormais bien connue grâce à la découverte,
à Corbridge, de nombreux éléments encore pourvus de
leurs lanières de cuir internes. H. Russel Robinson en a tiré
des reconstitutions (ici fig. 7) qui illustrent parfaitement le
montage et le fonctionnement des cuirasses de ce type
(ibid., 174-186), et le dossier a été entièrement repris
récemment par M.C. Bishop (2002). Le crochet no 6
(“girdle fastener”) est issu d’une cuirasse de ce type : il permettait au soldat de lacer, en les ajustant à sa convenance,
les différentes plaques constituant la protection thoracique. La charnière no 8, typique par ses deux segments
repliés sur eux-mêmes, fait également partie d’une cuirasse
segmentée (Bishop, Coulston 1993, fig. 52 ; Bishop 2002,
fig. 5.6 ; Unz, Deschler-Erb 1997, pl. 32-33). En
revanche, la rosette no 7 peut aussi bien trouver place sur
une telle armure (voir fig. 7 ; Bishop, Coulston 1993,
fig. 52, 8-11) au niveau des clavicules, que sur les couvrejoues d’un casque en fer de type “Imperial-Gallic” de
Robinson (Russel Robinson 1975, p. 56 sqq., exemplaire
de Mayence, et 48 ; Ulbert 1969, pl. 29, 1-4 ; Bishop,
Coulston 1993, fig. 56, 4 ; Unz, Deschler-Erb 1997,
nos 573-574 ; rosettes isolées : pl. 31, 639-657). Plusieurs
plaques de fer légèrement galbées, non figurées ici, ont pu
enfin appartenir à une cuirasse segmentée ; néanmoins,
comme elles ne comportent aucun élément caractéristique,
leur attribution à ce type d’objet reste très incertaine.
Les ceinturons du Ier s. sont partiellement recouverts de
plaques rectangulaires rivetées, souvent étamées ou à
décor niellé (Connolly 1975, 50 s. ; Ulbert 1969,
pl. 32, 5 : exemplaire complet de la sépulture de
Rheingönheim : Ulbert 1969, p. 44 et pl. 32, 1-4). De
telles plaques, lisses comme à Fréjus, étamées ou non,
sont assez fréquentes dans les fouilles : elles constituaient
le type le plus simple et, de fait, le moins cher
(Rheingönheim : Ulbert 1969, pl. 28, 1-3 ; Aislingen : du
même, 1959, pl. 18, 16 ; Rißtissen : ibid., pl. 61, 29-33 ;
Ambrussum : Feugère 1986, no 76 ; Vindonissa : Unz,
Deschler-Erb 1997, pl. 42-43). Les boucles nos 10 à 12
sont également caractéristiques des formes légères en usage
dans l’armée romaine. Déjà signalées à Fréjus, Ambrussum,
Rodez et Lyon (Feugère 1981, p. 21), elles se rencontrent
dans les zones de frontière sur de très nombreux sites du
Haut-Empire, notamment les camps (Ulbert 1965, pl. 22,
7 ; du même, 1969, pl. 41, 5 ; du même, 1959, pl. 17, 2228 [Aislingen], pl. 61, 25-27 [Rißtissen] ; Unz, DeschlerErb 1997, pl. 70 [Vindonissa] ; Schönberger 1978,
pl. 21, B. 135 ; Deimel 1987, pl. 75 [Magdalensberg]).
À l’exemple des pays anglo-saxons, on n’hésite plus
guère à placer plusieurs types d’amulettes phalliques
dans la catégorie des mobiliers militaires. Un premier
inventaire de ces objets a montré leur grande diffusion
dans le Midi (Feugère 1981, 142-144), ce qui pose le
problème de leur usage également dans l’équipement
civil ou, a contrario, la diffusion des militaria dans cette
population... On ne peut moins faire, cependant, que de
noter la relative abondance des amulettes dans ce quartier de Fréjus : après l’exemplaire de l’Argentière, un
nouveau pendant de même typologie (no 13), une petite
pendeloque d’un type rare (no 14 : nous n’avons pu lui
trouver aucun parallèle). À ces objets particuliers s’ajoutent ici deux pièces peu communes, les amulettes
d’Harpocrate.
Remarquées dès le XVIIe s. par les érudits romains, les
petites amulettes du type des nos 15 et 16 ont depuis longtemps attiré l’attention des spécialistes (G.Q. Giglioli, Il
“Ripostiglio Bianchini” 1928, 5-51, pl. I-IV ; A proposito
del Ripostiglio Bianchini 1932, 347-355 ; Galliou 1979,
525-529, pl. XXXII). Ces travaux, complétés par quelques
publications récentes permettent de dresser une liste assez
complète des exemplaires répertoriés à ce jour (la bibliographie n’est citée que pour les nouveaux exemplaires ;
pour les autres, se reporter aux travaux ci-dessus) :
1. Prov. ? Arolsen, Musée Waldeck, 2 ex.,
2. Prov. ? Copenhague, Musée Thorwaldsen, 2 ex.,
3. Nimègue, 2 ex. (Zadoks et al. 1973, 68 et 69),
4. Prov. ? Kassel, Museum Fredericianum,
5. Carnuntum (Stiglitz et al. 1977, pl. IX, 17 : exemplaire
très frustre placé dans une bulle en bronze),
6. Vienne,
7. Boulogne,
8. Prov. inc. ; Paris, Musée du Louvre,
9. Prov. inc. ; Bibl. Nat., 3 ex.,
10. Ploujean, Finistère (Galliou 1979),
11. Chartres,
12. Prov. inc. ; Genève, Musée d’Art et d’Histoire,
13. Prov. inc. ; Narbonne, Musée Archéologique,
14. Prov. inc. ; Madrid, Musée National,
15. Fréjus, 2 ex. (voir aussi infra),
16. Rome, Palatin, “Ciste Bianchini” (Mus. Nat. Naples),
6 + 8 ex.,
17. Prov. inc. ; Rome, Museo Nazionale,
18. Prov. inc. ; Rome, Villa Giulia,
19. Délos, 2 ex. (Déonna 1938, pl. LXXXIX, 786 et 787),
20. Syrie, 2 ex. (Paris, B.N. et Copenhague, Nus. Nat.).
Une autre série, très proche, et incontestablement liée
à la précédente, représente un jeune garçon dans la même
attitude, mais l’arrière du crâne figure un masque léonin.
21. Prov. inc. ; Kassel, Museum Fredericianum,
22. Prov. inc. ; Paris, Musée du Louvre,
23. Rome,
– 112 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 7 – Cuirasse segmentée, reconstitution de H. Russel Robinson pour le Römisch-germanischen Zentralmuseum de Mayence
(cliché R.G.Z.M.).
24. Mandelieu, mithraeum (Alpes-Mar.) (fouilles et rens.
M. Fixot (ex. en or).
Signalons enfin une série d’amulettes comparables en
tout point à notre premier type, mais en verre. Leur diffusion semble concerner, pour l’essentiel, la partie orientale du monde hellénistique et romain :
25. Nécropole d’Ibiza (cité par Spaer 2001),
26. Tyramba (Ukraine) (ibid., 169, n. 331),
27. Kerç (Ukraine) (ibid.),
28. Chersonèse (Ukraine) (ibid.)
29. Delos (Deonna 1938, pl. 89, 786-787 ; Nenna 1999,
141, E168-E170),
30. Amathous (Chypre) (cité par Nenna 1999, n. 13),
31. Jerusalem (au Brit. Museum) (cité par Barag 1985),
32. Yavneh-Yam (Israël) (Fischer, Jackson-Tal 2003),
33. Israël Museum (Spaer 2001, 169, n. 331),
34. Musée d’Alexandrie (cité par Nenna 1999, 141, n. 13),
35. Qasr-i Abu Nasr, près de Shiraz, Iran (cité par Spaer
2001, 169, n. 331).
Malgré l’hésitation des érudits, la position des mains,
comme la coiffure de plusieurs exemplaires (par exemple
le no 68 de Nimègue, ici no 3), suggèrent d’identifier la
plupart de ces figurations avec Harpocrate. Si l’interprétation vaut pour les Aiguières, elle indique une pénétra-
– 113 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
tion extrêmement précoce d’un culte oriental en
Gaule, mais elle désigne aussi l’un des vecteurs de cet
apport. Une autre découverte vient d’ailleurs renforcer
l’importance de ces amulettes à Fréjus. Il s’agit d’une
plaquette de bronze coulé, représentant l’arrière d’un
objet analogue, qui fait partie du mobilier issu des
fouilles du Clos de la Tour à Fréjus (voir infra). La
découverte de cette plaquette, que l’on peut interpréter comme une matrice destinée à la fabrication en
série de moules d’amulettes, indique clairement que
de telles amulettes ont été fabriquées, entre autres ateliers bien sûr, à Fréjus-même, ce qui contribuerait à
expliquer la présence répétée de ces objets en Gaule
méridionale.
Beaucoup d’auteurs ont hésité entre l’identification
d’Harpocrate, la version grecque d’Horus enfant, et
celle d’Angerona. Cette divinité romaine, du reste très
mal connue, était représentée tenant un doigt sur sa
bouche bandée et scellée. L’absence de ce détail a
longtemps amené les érudits à refuser de considérer
nos figurines comme des images d’Angerona (Saglio
1877). Certains auteurs ont de ce fait adopté l’appellation contestable de «pseudo-Angerona». Mais dans l’état actuel des choses, on ne connaît toujours pas de
représentation figurée qui puisse être attribuée avec certitude à Angerona. Il ne faut donc plus hésiter à considérer
toutes ces amulettes comme figurant Harpocrate.
Il est possible que le caractère très fruste des exemplaires forojuliens s’explique par l’utilisation qui était faite de ces objets. Sur le sanctuaire de Pfaffenberg
à Carnuntum, une amulette de ce type, minuscule
– ht. 19 mm – et particulièrement fruste, a été retrouvée
à l’intérieur d’une bulla (Jobst 1976, p. 28, fig. 12). Le peu
de soin apporté à certaines amulettes de ce type se comprend mieux si, scellées dans un contenant, elles n’étaient
pas destinées à être contemplées.
Fig. 8 – Phalère de harnais complète, avec son pendant
(d’après C. Boube) : Nawa (Syrie).
Les deux fragments attribués à un harnais (nos 17-18)
ne sont pas assez représentatifs pour signifier la présence
effective de cavalerie aux Aiguières ... Ils appartiennent
en effet aux parties les plus mobiles du harnais correspondant, de fait, aux objets les plus fréquemment
retrouvés dans les fouilles. Le fragment no 17 est très
caractéristique des pendants de phalère du Ier s. (voir le
classement d’A. Böhme 1978, p. 211, fig. 73, 6 à 8 en
particulier ; autres phalères de même genre, Boube
1964, 145-192, spéc. pl. V (phalère de Nawa en Syrie) et
pl. VIII-IX (Maroc) (voir fig. 8).
– 114 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
DEUX ARMES EN FER DU QUARTIER DE VILLENEUVE
a. Armature de lance foliacée, L. 300 mm
b. Pointe à soie, L. 358 mm
Hôtel des Thermes, 1988. Tranchées de fondations de l’immeuble (déblais) à 50 m N-O des thermes du quartier de
Villeneuve, dans l’enceinte du camp militaire naval.
Céramiques et monnaies associées de même extraction ne
dépassent pas le milieu du Ier s. Collecte D. Brentchaloff,
G.B. Rogers. Parmi le mobilier recueilli dans les déblais du
chantier figurent deux objets en fer qu’il est intéressant de
présenter ici en raison de leur possible usage militaire.
La première (a) est une armature de pointe de lance à
douille, longue pointe foliacée pourvue d’une nervure. C’est
un type couramment utilisé par l’armée romaine, bien que
les recherches sur ces armes peinent à révéler des critères
morphologiques sûrs pour distinguer les armes romaines des
lances contemporaines (Marchant 1990). En fait, dans ce
domaine comme dans d’autres, l’armée romaine n'a fait
qu’emprunter à l’extérieur des types éprouvés.
Pourtant, les armes retrouvées sur les sites militaires
d’époque romaine, tout comme à l’époque suivante du reste,
présentent une section losangique sans la nervure centrale
qu’on observe ici (pour l’époque romaine Feugère 1993,
p. 169-171 ; Bishop, Coulston 1993, p. 123-124 ; pour le
Haut Moyen Âge : Bailly 1990). Cette nervure est plutôt considérée comme une caractéristique des pointes de lance de
l’Âge du Fer (Guillaumet 1990), ce que ne contredisent pas ici
les autres caractéristiques morphologiques de cette armature.
L’absence de contexte ne permet pas de dire si, comme il
est probable vu l'absence de documents protohistoriques
dans le quartier, cette arme a été recueillie dans un contexte
du Ier s. Si c’est le cas, elle peut sans doute être attribuée à un
auxiliaire d’origine celtique, dont l’équipement conserve à
toutes les périodes des éléments indigènes. On pourrait alors
considérée cette arme comme un objet ancien (on en connaît de semblables jusqu’au milieu du Ier s. av. n.è.) conservée au début de l’époque julio-claudienne.
La deuxième armature (b) présente une morphologie nettement plus originale, avec sa pointe effilée prolongée par
une courte soie. Si on connaît effectivement des armes de
pêche (harpons) emmanchées de cette manière, le type de
fixation est curieux : des soies de ce type se rencontrent
essentiellement, dans l’Antiquité, sur des outils de type
poinçon ou alène. Dans le domaine de l’armement, on
préfère généralement les douilles, sauf pour certains pila
dont la soie est cependant renforcée par une virole.
Là encore, l’absence de contexte limite fortement le commentaire d’un objet dont l’Antiquité même, bien que possible au vu de l’aspect du métal, n’est cependant pas avérée.
– 115 –
a
b
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
II. LES OUTILS
(ACTIVITÉS DE PRODUCTION)
1. LES OUTILS DIVERS
Avant d’envisager plus loin les activités artisanales,
dont la mise en œuvre a laissé sur le site des traces tangibles (travail de l’os et de la corne, du bronze, du plomb
et du fer), on décrit ici divers outils et matériaux qui évoquent la construction (essentiellement navale), la pêche,
le filage, la couture et, peut-être, la chirurgie (?).
Catalogue des outils et instruments
— Clouterie (fig. 9 et 10)
19. Clou de charpente, brut de fonte ; L. 99 mm ; la
trace du jet de coulée, brisé au ras de la tête du clou, est
bien visible en vue supérieure. La tige du clou est, de
plus, encore irrégulière : on devait la rectifier par martelage, ce qui augmentait en outre la rigidité et la résistance de l’alliage.
20. Id. ; L. 92 mm.
Fig. 9 – Clous en bronze, bruts de fonte, 19 et 20,
avec le détail des jets de coulée (à droite)
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
Fig. 10 – Clous divers : 19, brut de coulée ;
20, clou d’assemblage robuste ; 301, trace, sur une feuille de plomb,
d’un “clou de doublage” de type 6 ;
302 et 303, clous d’assemblage délicat ;
bronze (éch. 1/1), sauf 301, plomb, très agrandi
(cliché A. Chéné, CNRS-CCJ).
– 116 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
302 à 313. 12 clous destinés à des assemblages délicats
(catégorie A de l’Argentière : Feugère 1981, p. 153).
— Pêche (fig. 13)
314. Hameçon ; L. 33, larg. l9 mm ; exemplaire bien
conservé, avec son dard et son empile martelée en forme
de palette.
315. Id. ; L. 35, larg. 20 mm.
316. Id. ; L. act. 36, restit. 41, larg. 22 mm.
317. Id. ; L. act. 22, larg. 19 mm.
318. Id. ; L. act. 35, larg. 26 mm.
319. Id. (?) ; L. act. 22 mm (simple fragment de fil
recourbé, non ill.).
320. Plomb de pêche ; ht. 50,5 mm ; il est de forme
exceptionnellement parallépipédique.
321. Id. ; ht. 46,5 mm ; forme oblongue, aux angles
très adoucis.
Fig. 11 – Histogramme des mensurations des clous d’assemblage
en bronze (en bleu, clous de l’Argentière).
322. Id. ; ht. 38 mm ; forme classique, en tronc de
pyramide très allongée.
323. Id. ; ht. 33,5 mm ; id.
21 à 228. 208 clous de même type. Les 63 ex. mesurables, si l’on élimine un clou exceptionnel de plus de
20 cm de longueur, permettent de calculer une
L. moyenne de 80,5 mm (fig. 11).
229 à 300. 72 clous de doublage en cuivre (?), appartenant à 11 modèles différents (voir plus loin types et
distribution).
301. Plaque en plomb (fig. 10) ; ép. 4 mm ; elle porte
l’empreinte d’un clou analogue aux précédents et vient à
nouveau confirmer, si besoin, leur fonction très particulière.
324. Id. ; ht. 32 mm ; angles inférieurs chanfreinés, et
sommet non percé comme d’ailleurs les deux exemplaires
suivants.
325. Id. ; ht. 29 mm.
326. Id. ; ht. 27 mm.
327 à 341. 15 poids de filet, plomb ; L. 10 à 79 mm ;
ils peuvent être réduits à une simple tôle repliée dans le
sens de la longueur. Mais dans les exemplaires les plus
soignés, les bords empiètent l’un sur l’autre de manière à
ce qu’on puisse contrôler la pression du poids sur le filin.
Fig. 12 – Typologie des “clous de doublage” (revers) pour navires.
– 117 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 13 – Matériel de pêche : hameçons en bronze, 314 à 318
(éch. 1/1) ; plombs, 327 à 341.
— Filage (fig. 14)
342. Quenouille en os (non ill.) ; L. act. 125 mm ;
brisée des deux côtés, elle devait comporter, au sommet, un anneau plat de 25 à 30 mm de diamètre, et de
l’autre côté, une section décorée terminée par un motif
décoratif (souvent une pomme de pin, ou une figurine
de Vénus).
343. Fuseau en os, sond. 10, fosse 1 ; L. act.
95 mm ; simple tige renflée vers le milieu, et aux extrémités effilées.
344. Fusaïole en os, sond. 10, c.3 ; diam. 21,5,
ép. 6,5 mm ; deux cercles, incisés au tour, sur chaque
face (non ill.).
— Couture (fig. 14 et 15)
345. Aiguille ; L. l01 mm ; chas allongé.
346. Id. ; L. 90 mm ; même type.
347. Id. ; L. act. 82 mm ; même type.
348. Id. ; L. act. 52,5 mm ; même type ?
349. Aiguille en os ; L. 124 mm ; chas allongé,
accosté de deux petits trous circulaires.
350. Id. ; L. act. 27 mm ; chas allongé, surmonté
d’un trou.
Fig. 14 – Fuseau, 343 ; matériel de couture : aiguilles, 345 à 348 ;
343, 345 : os; 346-348 : bronze (éch. 1/1).
– 118 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
351. Id. ; L. act. 73 mm ; forme du chas inconnue.
352. Id. ; L. act. 40 mm ; le chas surmontait un petit
orifice circulaire.
Les objets suivants, souvent de section carrée, et toujours robustes, semblent destinés à la réparation de
grosses toiles ou au travail du cuir, plutôt qu’à de la couture ordinaire sur textile. Les plus importants, munis
d’une tête aplatie, peuvent être des passe-lacets.
353. Aiguille ; L. 107 mm ; section ronde, simple chas
réduit à un petit trou.
354. Id. ; L. 101 mm ; tête aplatie et chas circulaire,
corps de section carrée ; il est difficile de dire si la courbure est d’origine ou accidentelle.
355. Forte aiguille ; L. 171 mm ; chas allongé et prolongé, sur une face, d’une gouttière facilitant le passage
du fil au cours du travail.
356. Id. ; ou passe-lacet ; L. 134 mm ; section carrée,
tête aplatie et sommet assymétrique.
357. Id. ; L. act. 116 mm ; section losangique adoucie,
chas du type à gouttière.
Fig. 15 – Matériel de couture : aiguilles et passe-lacets ; 349 à 352, os ; 353 à 358, bronze (éch. 1/1).
– 119 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 16 – Manches (de scalpels ?) ; bronze (éch. 1/1).
358. Id., sond. 4, c.3 ; L. act. 83 mm ; section losangique, chas à deux orifices circulaires dans une dépression
médiane.
— Chirurgie (fig. 16)
359. Manche de scalpel (?) ; L. 59 mm ; la lame venait
s’adapter dans une fente profonde de 8 mm.
360. Id. ; L. 44 mm ; section octogonale, tête ornée de
lignes ondées.
361. Id. ; L. act. 38,5 mm ; restes de la soie en fer à
l’extrémité brisée du manche.
— Outillage divers (fig. 17)
362. Manche en os ; L. 80 mm ; destiné à un outil de
bonne taille, il devait être muni d’une virole métallique,
haute de 27 mm.
363. Id., sond. 10, c.3 ; L. 46,5, larg. 29 mm ; manche
trapu, orné de cannelures longitudinales.
364. Id. ; L. act. 28 mm ; fragment d’un petit manche
orné de très fines cannelures transversales ; emplacement
de la soie (non illustré).
365. Virole ; diam. 31 x 26, ht. 12 mm.
366. Chaînette (maillon double en 8, brisé) ; L. 21 mm.
367. Crochet double ; L. 51, ht. 38 mm ; simple fil
recourbé et appointé aux deux extrémités.
368. Houe en fer (voir aussi fig. 18) ; L. 265, larg.
142 mm ; la lame, jadis trapézoïdale et légèrement
arquée, comporte une nervure centrale de renforcement ;
placé dans l’axe de cette nervure, le trou d’emmanchement est muni d’un talon peu marqué.
Commentaire sur les outils et instruments
Bien que généralement considérée comme ingrate, l’étude
de la clouterie permet d’exploiter un mobilier abondant
qui se révèle, bien souvent, plus spécialisé qu’on ne le
supposait. Fonctionnel par excellence, le clou est, a priori,
parfaitement adapté à l’usage auquel on le destine ; les
grandes variétés de clous distinguées ici correspondent
donc à des catégories de travaux bien distinctes pour l’ouvrier antique.
Il n’a pas été possible ici de prendre en compte les centaines de clous en fer, souvent très corrodés, récoltés sur
l’ensemble de la fouille. Leur fréquence traduit l’importance du rôle joué par le bois dans la construction, que ce
soit au niveau des structures porteuses (chambranles,
chevrons ... ), des sols (planchers sur lambourdes), des
murs (?), ou de la couverture.
Deux clous en bronze, appartenant à un type remarquablement bien représenté sur le site, nous sont parvenus tels qu’ils sont sortis du moule ; leur fabrication
devait être parfaite par un léger travail de martelage. On
observera, d’un point de vue technique, que la fonte était
effectuée par la tête, et non par la pointe du clou, comme on aurait pu le penser. Les 210 clous de ce type
recueillis aux Aiguières, et qui viennent s’ajouter aux
quelque 50 exemplaires de l’Argentière (Feugère 1981,
p. 153) constituent une série d’une abondance inhabituelle ; il n’est pas étonnant qu’on ait dû les fabriquer sur
place, compte tenu des besoins locaux. Du reste, un objet
mystérieux en 1981 est désormais reconnu comme une
ébauche de clous en bronze, coulés en série puis
appointés, selon une technique distincte de celle qui est
utilisée ici et qui était probablement réservée aux clous de
petit module (Feugère 1981, fig. 28, no 240).
À l’époque romaine, l’usage de clous en bronze pour l’assemblage de fortes pièces de bois semble réservé à la
construction navale ou, du moins, aux ouvrages destinés à
séjourner en milieu humide. Il est donc tentant d’évoquer ici les chantiers navals, attestés par ailleurs à Forum
Iulii, et de la proximité desquels les fouilles de Villeneuve
ont livré d’autre indices (cognée caractéristique des chantiers navals, ibid., 229 ; voir aussi infra, “clous de doublage”). Les 63 clous mesurables se regroupent
statistiquement selon une loi normale, à l’exception d’un
– 120 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 17 – Outillage divers : manches, 362 et 363 ; virole, 365 ; maillon de chaînette, 366 ; houe, 368 ;
362 et 363, os ; 365 à 367, bronze ; 368, fer (éch. 1/1), sauf 365-367, éch. 1/2, et 368 (éch. 1/4).
exemplaire long de 203 mm, de fonction visiblement
différente, et à partir d’un seuil minime apparemment
situé vers 60 mm (fig. 11).
Fig. 18 – Houe, 368 (cliché A. Chéné, CNRS-CCJ)
(échelle réduite).
Les “clous de doublage” nos 229 à 300 et qui semblent
en cuivre rouge (?), ont déjà été signalés sur le site avec
une abondance inhabituelle, même pour la Gau1e méditerranéenne (Feugère 1981, p. 168-192 ; 1990, carte
fig. 17-27). Rappelons que la fonction de ces objets est
assurée, non seulement par l’observation de tels clous en
place sur les doublages en plomb de navires bien
conservés, comme ceux de Nemi, mais aussi par la découverte, sur l’épave D du Dramont, d’un panier contenant
quantité de clous de ce type (Fiori, Joncheray 1973).
Cette nouvelle série de 72 exemplaires peut être classée en
– 121 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
dix classes ou types, selon les motifs du revers de la tête
(fig. 12 ; le type 0 est réservé pour les clous dont le motif
est masqué par la corrosion, et le type 10 regroupe les
clous à motifs “désordonnés”).
(Feugère 1992, fig. 14, 1). Les plombs pyramidaux et les
poids de filets sont également des accessoires classiques
de la pêche maritime ou fluviale ; on pouvait facilement
les fabriquer sur place, au fur et à mesure des besoins.
Le tableau ci-dessous permet d’apprécier la fréquence
des différents modèles. Chacun d’entre eux correspond
sans doute à une empreinte ménagée dans les enclumes
spéciales destinées à la fabrication de tels clous à partir
d’une ébauche coulée. Il sera donc intéressant, lorsque
d’autres séries aussi importantes seront connues, de comparer la répartition de chaque type sur les différents sites.
Bien que peu abondants, les objets de filage proviennent tous du sond. 10 : ce regroupement remarquable
semble nous désigner une zone consacrée à cette activité,
et donc probablement réservée aux femmes. On n’oubliera pas, du reste, la possibilité de fuseaux et de
fusaïoles en bois, non conservés sur ce site. Rappelons ici
qu’à certaines époques, comme l’a montré par exemple
la fouille de l’habitat médiéval à Charavines, la proportion de fusaïoles en matériau périssable peut aller jusqu’à 80 %.
Type
Motifs
Nb.
0
illisible
5
1
lisse
4
2
4 globules
4
3
5 gl.
1
4
6 gl.
3
5
9 gl.
1
6
4 gl. dans 4 quartiers
46
7
7 gl. dans 4 quartiers
2
8
8 gl. dans 4 quartiers
1
9
8 gl. dans 8 quartiers
3
10
inorganisé
Total
L’objet no 342 constitue un objet bien typé, mais
dont la fonction a été discutée depuis la découverte près
d’Apt, au XVIIIe s., d’une statue dans la chevelure de
laquelle on avait cru reconnaître une épingle de ce type
(Béal 1983, A.XXI.9 ; statue publiée par B. de Montfaucon en 1719, reproduite ensuite dans le Dictionnaire
des Antiquités grecques et romaines de Daremberg et
Saglio, s. v. acus). Depuis, l’objet a été reconnu comme
une quenouille (Cremer 1998-99), et figure à ce titre
avec d’autres instruments de filage sur de très nombreux
reliefs funéraires d’Asie mineure (Trinkl 2002 ; 2005).
2
72
À Fréjus, le type 6 rassemble à lui seul près de 64 % du
total : une fabrication locale est hautement vraisemblable. Quant à l’usage de ces clous, la plaque no 301
vient à nouveau l’illustrer : grâce aux motifs de leurs
revers, ils adhéraient fortement à leur support, c’est-à dire
la feuille de plomb que l’on utilisait pour protéger les
carènes des navires ; plusieurs épaves ont d’ailleurs livré
une partie de ce dispositif, en place sur la coque.
Les petits clous de bronze nos 302 à 313 pouvaient être
utilisés dans divers travaux délicats, soit pour certains
assemblages (coffrets, notamment), soit pour la fixation
de poignées, plaques de décor, etc. (nombreux exemples,
en place, sur des coffrets tardifs : par exemple
Buschhausen 1971, pl. 3, 5, 14, 29, 34, etc.).
Le mobilier associé à la pêche est bien représenté à
Fréjus (Feugère 1981, p. 153). Comme sur le site de
l’Argentière et d’une manière plus générale en Gaule
romaine, tous les hameçons appartiennent au type à
empile martelée. Les crochets dont la suspension est
assurée par un enroulement du fil sur lui-même peuvent
généralement être interprétés comme des crochets de
balance (infra, nos 479 et 480), ce montage ne semblant
attesté pour des hameçons qu’en contexte ibérique
C’est un modèle particulièrement fréquent dans le
midi de la Gaule (Béal 1983, A.XXI.8 ; nécropole de
Cabasse : Bérard 1980, p. 26, fig. 5, 75 ; musées de
Béziers, Die, Nyons, Vienne ... ; la collection Comarmond constituée dans la vallée du Rhône au début du
XIXe s., et aujourd’hui au British Museum, comprend
cinq exemplaires de ce type, qui est également connu en
Espagne) et dans le monde méditerranéen (Russie méridionale, Corinthe, Chypre …), où l’Asie mineure et
l’Egypte au moins sont reconnues comme des régions
productrices. En Gaule septentrionale en revanche, ces
quenouilles à anneau semblent beaucoup moins répandues (Saint-Marcel, Indre : Gallia 1970, p. 262-263 ;
Bavay, Nord : Bavay 1982, pl. XIII, 5 ; Kempten :
Mackensen 1978, pl. 36 ; Nimègue : au Museum
G. M. Kam). Les datations, surtout issues de contextes
funéraires (tibérien à Kempten, Ier s. à Lyon et Ampurias,
fin du Ier s. à Cabasse), concordent : l’objet semble bien
caractéristique du Ier s. de n.è.
Le fuseau no 343 correspond à la forme la plus traditionnelle du “fuseau primitif ” selon Forbes (1956,
p. 149-171) ; des fuseaux semblables, en bois, ont été
trouvés à Londres (Jones 1980, 130, 672 et 673), à
Vindonissa, au Mans (Archéologia, 208, déc. 1985, p. 51)
et à Lattes (Chabal, Feugère 2005, fig. 33, no 41). Les
nos 343 et 344 sont, en revanche, de forme typiquement
gallo-romaine. Bien connus en Gaule et en Germanie, ils
– 122 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
appartiennent à des types qui ne semblent utilisés que
dans la première moitié du Ier s. de n.è. (Béal 1983, section A.XXXVI.1). Mentionnons enfin, pour être complet, l’opinion de certains auteurs qui voient dans les
objets analogues à notre no 18, non pas des épingles, mais
des fuseaux (Alarcaõ et al. 1979, p. 48 et pl. X, 130-131).
L’identification de la fusaïole no 344 est assurée par la
découverte de quelques exemplaires en place sur leur
fuseau. Ce type, connu pour la région à Lyon, Nîmes,
Draguignan … (Béal 1983, section A.XXXVI.1) est
attesté aux Ier et IIe s. de n.è.
On ne multipliera pas les parallèles pour les objets relativement courants que sont les aiguilles et passe-lacets
(Feugère 1981, p. 200). Ils présentent l’intérêt d’attester
sur le site deux travaux assez différents : la couture, sur
des vêtements ou, au moins, des tissus relativement fins
(nos 345-348) ; et le travail du cuir (chaussures, sacs ... ?
nos 353-358) ou, peut-être, sur des voiles de bateaux. Les
manches identifiés ici comme ceux de scalpels (nos 359361) n’appartiennent pas au type le plus courant, en forme de spatule allongée (Milne 1907, p. 27 sqq. ; Künzl
1984, p. 15-17). Mais on ne peut guère imaginer d’autre
fonction (si ce n’est, peut-être, celle de rasoir ou, de
toutes façons, d’instrument destiné à une opération délicate) à ces manches très courts et minces, que devait prolonger une lame fine et étroite (comparer un scalpel
entièrement en bronze, au British Museum : Scarborough 1969, pl. 44).
Les outils divers (nos 362-368) comprennent quelques
manches en os qui devaient être beaucoup moins courants
que ceux en bois (pour le no 363, cf. Béal 1983, pl. XII,
1233 ; objet identique à Pézenas, L’Auribelle-Basse, en
cours d’étude). Le manche no 364, très mince, pourrait
d’ailleurs être assimilé à la catégorie des “scalpels” ci-dessus,
si on était sûr qu’il servait à manier une lame, et non un
autre type d’instrument. Quant au crochet no 367, il peut
bien sûr équiper des balances à curseur (Boucher, Tassinari
1971, p. 495-498), mais c’est un objet bien peu caractérisé, qui a pu servir à des usages variés.
La houe, sarculum (ici à lame trapézoïdale, no 368) est
un des instruments agricoles les plus courants à l’époque
romaine (Ovide, Fasti 4, 977-8). Utilisée pour aérer un
terrain lourd, ou pour briser les mottes après le charruage, elle est employée notamment dans la culture de la
vigne (Sorlin Dorigny 1911 ; Reinach 1926, p. 273 et
fig. 277 ; White 1967, p. 45-47). Les soldats s’en servent
également, car elle fait partie de leur outillage courant ;
ils l’utilisent pour creuser les fossés et, d’une manière
générale, dans tous les ouvrages de construction, drainage, etc., requis pendant l’installation du camp et son
fonctionnement (voir les nombreux exemplaires découverts sur les sites du limes rhénan ; Gaitzsch 1978, fig. 34
et 35 ; Fingerlin 1998, 863, 5). S. E. Rees note même
que la plupart des outils classés dans sa catégorie “entrenching tools”, au nombre desquels se placent les houes,
proviennent presque exclusivement, en Bretagne, de sites
militaires (Rees 1979, p. 307). Par ailleurs, ce même
auteur note la présence fréquente, sur ces mêmes sites,
d’instruments spécifiquement agricoles.
2. LE
TRAVAIL DE L’OS, DE LA CORNE
ET DU BOIS DE CERF
(fig. 19)
Il est attesté sur le site par de nombreuses chutes d’os
et ébauches sciées et/ou raclées, comme on en trouve fréquemment partout où on a travaillé ce matériau comme
par exemple à Narbonne, Orange, Vienne, Vertault,
Alésia, Champallement, Limoges, Angers, Rouen ou
encore Arras, etc. (Rodet-Belarbi 2004 ; Vassy 1934,
p. 178-180 ; Vassy, Müller 1907, p. 8 s. ; 1922, p. 1-14 ;
Béal, Rodet-Belarbi 2003 ; Le cycle de la matière : l’os, cat.
Dijon, 1978, p. 30 s. ; Devauges 1975 ; Vallet 2000 ;
Gallia, 39, 1981, p. 350 : os et corne, bois de cerf ; cat.
Rouen 1982, p. 79-84, surtout IVe s. apr. J.-C. ;
Bourgeois, Tuffreau-Libre 1981, p. 112-120). On retrouve non seulement les extrémités articulaires et diaphyses
sectionnées (fig. 19, nos 369 à 372, 382, 383), qui constituent la phase préparatoire à la fabrication de la plupart
des objets, mais aussi des fûts abandonnés à divers stades
de préparation (nos 373, 374), et enfin des rondelles
d’ajustement par sciage (nos 375-378). Le stade ultime,
dans le cas où on voulait obtenir une épingle ou une
aiguille, consistait à séparer de l’os une longue esquille de
la taille voulue (nos 379-381) qu’il ne restait plus qu’à
façonner (par taille au couteau, raclage et polissage) pour
obtenir l’objet recherché.
La corne et le bois de cerf sont travaillés de la même
manière, si ce n’est qu’on en tire plutôt des manches massifs que des objets creux ou fins : les ébauches illustrées
(fig. 19, nos 384-388) montrent pareillement des traces
de sciage transversal et de raclage longitudinal.
Depuis quelques années, le nombre des sites, sur lesquels les traces d’un travail de l’os ou de la corne ont été
mises en évidence, ne cesse de croître. Avec les objets
découverts, on rencontre en général des ébauches d’objets
reconnaissables, qui font malheureusement défaut à
Fréjus. Certains des objets décrits au cours de cette étude
ont néanmoins certainement été fabriqués sur le site.
À défaut d’ébauches, on complétera la liste des objets en
os des Aiguières par les objets ci-dessous, objets dont la
nature exacte nous échappe (fig. 20).
389. Sorte de tube dont l’une des extrémités est
biseautée, l’autre sciée transversalement puis brisée ;
L. act. 37 mm (non ill.).
– 123 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 19 – Chutes et ébauches, témoins du travail de l’os
(369 à 383), de la corne et du bois de cerf (384 à 388)
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
Fig. 20 – Objets divers en os (éch. 1/1).
– 124 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
390. Tige plate de type B.XI.3, pourvue de moulures
d’un côté, et percée à l’autre extrémité ; L. 128 mm.
Objet identique et tout aussi mystérieux, à Lyon (Béal
1983, 1330). Parmi les exemplaires de Nîmes (Béal
1984, nos 371-374), deux de ces barres de type B.XI.e3
sont associées à un “berceau” en ivoire (B.XIX), de fonction inconnue (nos 393 et 394).
391. Tige de section ronde, ornée d’un côté d’un bouton
tronconique, et munie de l’autre, d’un appendice brisé.
392. Sorte de cabochon cylindrique, creux, probablement destiné à décorer l’extrémité d’une tige.
393. Baguette moulurée au tour, munie d’un côté d’un
trou axial profond de 7 mm., et brisée de l’autre ; L. act.
34 mm (cf. une moulure du Musée de Lyon, ibid., 329
(voir aussi section A.X.2, et sa note 61). La moulure de
fuseaux et pirouettes est un ornement très fréquent des
coffrets, coffres et sarcophage (y compris en plomb) ;
néanmoins, les moulures en place sur des coffrets (par ex.
British Museum, inv. 5555, de Thèbes) ont une section
semi-circulaire.
394. Objet affectant la forme d’une aile, peut-être
détachée d’une petite figurine, ou éventuellement d’un
décor de lit (non ill.) ; sond. 10, c. 2 ; L. act. 25 mm.
3. LE
TRAVAIL DU BRONZE
(fig. 21 et 22)
Ne laissant pas toujours sur le terrain de structure
construite “en dur” ni, parfois, de déchet ou rebut (aussitôt
refondus) le travail du bronze peut passer inaperçu des
fouilleurs. Il faut à cette activité une certaine durée pour
que, sur les milliers de moules sommairement durcis,
puis brisés après la coulée, quelques fragments tombent
par hasard dans un foyer et subissent un début de cuisson ; pour que, sur le nombre des objets à refondre ou
fabriqués, quelques-uns s’égarent dans la poussière des
sols d’ateliers et ne soient pas ramassés. On doit à de tels
hasards la conservation des vestiges suivants :
395. Fragment de moule en terre cuite, angle (d’un
socle ?) mouluré ; dim. act. 92 x 60 x 34 mm.
396. Id., angle (d’un socle ?) mouluré ; dim. act.
80 x 78 x 20 mm.
397. Id., sans forme particulière : empreinte d’une surface plane.
Ces trois fragments de moules ont apparemment servi
à fabriquer un même type d’objet : des socles ou plateaux, bordés d’une moulure. Tous trois ont le même
aspect extérieur gris-beige à rouge orangé, alors que
l’intérieur a été noirci par le contact de l’alliage lors de la
fonte. La pâte comporte quelques rares éléments végétaux, mais surtout un abondant dégraissant minéral :
quartz, mica et sans doute calcaire dégradé. Un autre
fragment de moule (non illustré, no 398, 52 x 35 mm)
contient encore une partie de l’objet qui a été coulé à
l’intérieur : celui-ci, mal venu, n’est malheureusement
pas identifiable ; on distingue une tôle assez épaisse,
coudée en S, pouvant appartenir à un rebord de vase ou
à un socle. L’extrême adhérence du bronze sur le moule a
dû entraîner le bris de l’objet lors de la fracture de la
gangue.
On ajoutera à ces témoins (fig. 21, en bas) 23 têtes de
clous (nos 399-421) coupées au ras de la tige, à l’aide d’un
ciseau (ou coup porté sur l’angle d’une enclume), et visiblement destinées à la refonte. D’autre part, les c.3 et 4
du sond. 5 ont livré de nombreux fragments de bronze,
gouttelettes et coulures de 1 à 3 cm de long, qui ont pu se
perdre dans la poussière lors de la fonte. Les reconstitutions de fonte artisanale montrent en effet que lorsque le
bronzier verse l’alliage en fusion dans un moule, enterré
en cas de rupture, de nombreuses gouttelettes causées par
les gaz de fusion sont projetées alentour (Andrieux
2003). Sur les fouilles d’ateliers de bronziers, comme
celui de Saint-Bonnet-de-Chirac (Lozère), on observe
clairement que l’oxydation de ces projections teinte les
sols de sels de cuivre (rens. A. Vernhet). À Fréjus, dans
d’autres secteurs de la fouille des Aiguières, on a recueilli
quantités de scories de bronze (module 3 à 8 cm) et des
coulées d’alliage agglomérées à des fragment de terre rougie sous l’effet de la chaleur (fig. 21, en bas à gauche).
D’autres scories trouvées avec les précédentes sont de
couleur rouge, vitrifiées, sonores et cassantes : elles semblent caractéristiques de l’opération d’écumage qui vise,
juste avant la fonte, à débarrasser la surface du creuset des
impuretés et déchets divers qui l’encombrent.
Il ne fait donc aucun doute qu’on a coulé le bronze aux
Aiguières : si ces fragiles vestiges ne nous étaient pas parvenus, encore nous resterait-il les objets en cours de fabrication, miraculeusement conservés, qui ont été décrits
plus haut ; les statuettes d’Hercule bibax, et les clous en
bronze (voir également ci-dessous, au moins l’une des
deux amulettes d’Harpocrate).
La découverte de moules ou d’objets en cours de fabricaton prouvant que des figurines de bronze ont été fabriquées sur place, reste très rare en Gaule romaine. Citons
les quelques exemples actuellement connus :
• Strasbourg, atelier de la rue de la Nuée Bleue ; Prêtre
officiant (Poulsen 1977, p. 5, fig. 2, 21) ;
• Augst, Mercure et tête de cheval ou mule (Martin
1978, p. 115, fig. 9 et 116, fig. 11) ;
• Mâlain (Côte-d’Or) : statuettes, notamment féminines (Roussel 1975, p. 297, pl. II et 299, fig. 1) ;
• Alésia (Côte-d’Or) (rens. Rabeisen).
À ces témoins directs de production locale s’ajoutent
des indices moins certains, comme un moule de buste de
Diane, apparemment destiné à un lit ou à un coffre,
– 125 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 21 – Moules de bronzier en terre cuite (en haut), avec leurs empreintes (au centre) ;
têtes de clous sciées pour la refonte, 397-421 (en bas, à dr.) ; scories et déchets de bronze (en bas, à g.)
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
Fig. 22 – Relevé des moules de bronzier (seule la surface effectivement conservée a été ombrée) (éch. 1/2).
– 126 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
connu sur l’oppidum d’Ensérune (Hérault), mais malheureusement hors contexte (Feugère, Fiches 1982).
L’intérêt des statuettes forojuliennes est donc multiple. D’une part, c’est la première preuve d’une fabrication gauloise pour un type de figurine qui, on l’a vu,
est particulièrement bien représenté en Gaule ; la
découverte vient confirmer une hypothèse de D. Kent
Hill pour ce type d’Hercule (cf. Hill 1949, p. 49,
no 101), mais non sans paradoxe. Situé aux limites de la
Transalpine et dans une région intensément soumise
aux influences italiennes, le site des Aiguières est aussi
peu “gaulois” que l’on peut l’être puisqu’il s’agit, on l’a
vu, de l’emplacement d’une garnison militaire. La production de ce type d’Hercule dans un tel contexte est
donc ambiguë : elle peut avoir été le fait, soit de bronziers italiens, soit d’artisans gaulois travaillant pour la
clientèle militaire locale.
Il n’est pas jusqu’à la technique qui ne vienne compliquer les choses. Il semble aujourd’hui (et on peut s’en
convaincre en confrontant, par exemple, les objets en
cours de fabrication de Mâlain et le moule d’Ensérune)
qu’on puisse opposer une approche “celtique” de la fonte
du bronze à une méthode dite “gréco-italique”. La première se contenterait d’obtenir, à la fonte, une ébauche
fournissant les principaux volumes de l’objet à fabriquer :
l’artisan préfère travailler le métal et donnera à la statuette,
après la fonte, tous ses détails et la plus grande partie du
modelé (avec divers outils tels que poinçons, brunissoirs,
ciselets, instruments de polissage ...). Au contraire, l’approche gréco-italique s’emploie à effectuer le plus d’opérations possible avant le moulage, c’est-à-dire sur le
modèle en cire : comptant sur la qualité de l’empreinte,
de l’alliage et de la fonte, on préfère n’avoir à corriger,
après celle-ci, que de rares imperfection et légers détails
(yeux, chevelure... etc.).
L’examen des deux statuettes des Aiguières nous permet de mesurer l’étendue exacte du travail qui aurait dû
être effectué après la fonte : il est clair que la méthode
employée est plus proche de la manière gauloise que de la
gréco-italique, quoi qu’on ait pu attendre dans le contexte
local…! On peut donc sérieusement s’interroger sur
l’identité des bronziers des Aiguières.
Ces artisans, qui savaient fabriquer (entre bien d’autres
choses, sans doute) des statuettes en petite série, n’hésitaient pas non plus à fournir les artisans locaux en clous
de charpente. Ainsi, la somme des hasards à laquelle on
doit la conservation de ces deux témoins bien différents,
nous fournit là les deux pôles d’une production qui
devait être moins spécialisée qu’on n’aurait tendance à
l’imaginer aujourd’hui : tout bronzier assez habile pouvait probablement fournir, selon les besoins, des clous et
des statuettes. L’association systématique, sur les ateliers
antiques, de produits dits artistiques et d’objets banals
illustre un système qui s’est conservé, dans les sociétés
traditionnelles, jusqu’à nos jours (Tassinari 1979, p. 111119, pl. 73-74 notamment).
4. LE
TRAVAIL DU PLOMB
(fig. 23)
Si la fonte du bronze exige un foyer capable d’atteindre
des températures de 1200 à 1300°C, le plomb peut fondre
dans un simple récipient placé au centre d’un bon feu ;
tant qu’on s’en tient à de petites quantités, sa mise en
œuvre ne pose aucun problème technique particulier. On
ne peut guère douter, dans ce cas, que la plupart des objets
de plomb des Aiguières aient été fabriqués sur place : c’est
évidemment le cas des agrafes de réparation, mais aussi
sans doute de bien des numéros suivants :
422 à 428. Sept agrafes de réparation ; 3 ex. complets
nous permettent de connaître l’épaisseur de la paroi
réparée : L. 37, pour un vase ép. de 7 mm ; L. 47, pour
un vase de 5,5 mm ; L. 31, pour un vase de 6 mm.
429. Joint (?) circulaire, plat : anneau large de 17
à 24 mm., diam. 102 mm.
430. Renfort angulaire de 44 x 39 mm ; empreintes
quadrangulaires sur les faces externes.
431. Scellement (?) ht. 54 mm.
432. Objet conique, percé par dessus : lest ? ht. 51 mm.
433. Plaquette 15 x 12, ép. 1 mm, montrant trois
coups d’emporte-pièces de 5 et 2,5 mm de diam.
434, 435. Lingots ? L. 36 et 23 mm ; ils ont une forme
ovoïde irrégulière, avec une face approximativement plane.
436, 437. Deux rondelles, diam. 38, ép. 7 mm et
diam. 19, ép. 9 mm.
438 à 442. Cinq rivets de réparation, diam. 29, 24, 23,
22,5 et 22 mm ; ils sont formés de deux cupules arrondies reliées par une courte tige.
443. Tube en tôle mince, diam. approx. l2 mm ;
l. 96 mm ; ouvert longitudinalement.
444 à 457. Quatorze fragments de tiges tordues, la plupart de section ronde de 6 à l0 mm de diam., mais aussi
deux de section carrée : tares ?
458 à 467. Dix fragments rubanés, garnis d’un côté de
ponctuations en relief.
Les agrafes de réparation ne semblent guère avoir été
employées sur de grands vases (de type dolia ...), mais
plutôt sur de la vaisselle courante (mortiers, sigillée…) ;
on peut donc faire, à propos des faibles épaisseurs de ces
vases, les mêmes observations qu’à l’Argentière, et qu’à
Augst (Feugère 1981, p. 76-78 et note 105 ; Martin
1977, p. 148-171).
– 127 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 23 – Objets divers en plomb, 404 à 467 (clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
Fig. 24 – Plaques et fragments de tôle en plomb (clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
Il y a peu à dire des objets divers (joint, plaquette, lingots), des “mystères” habituels à ce type de matériau (renfort, jambe [?] : Feugère 1981, p. 238-239, avec
bibliographie), sinon que certains (nos 431-433) attestent
une fois de plus l’activité des artisans locaux sur ce métal.
Les rivets (nos 438-442) servent à boucher un trou réduit
sur un récipient céramique (cf. une grande cruche réparée
de cette manière, à Silchester (Musée de Reading). Les
tiges nos 444-457 – abondantes à Fréjus (Feugère 1981,
p. 298-313) ont été interprétées à Newstead comme des
tares (Curle 1911, p. 309 s. et pl. LXXXII, 15) ; c’est, à ce
jour, la meilleure explication que l’on puisse proposer
pour ce type d’objet assez fréquent.
À côté de ces objets de forme plus ou moins définie, on
notera la présence d’une notable quantité de plaques,
parfois de bonne taille, et le plus souvent de forme quadrangulaire (fig. 24). On sait que des doublages de
plomb pouvaient être utilisés pour assurer l’étanchéité de
coffres ou de bassins destinés à recevoir des liquides ; on
doublait également de plomb, pour les protéger, cer-
– 128 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
taines parties externes des coques de navires. C’est donc,
ici, le contexte maritime qui peut expliquer la présence
des telles plaques aux Aiguières.
Le foyer du sond. 3, c.3, a livré, en même temps que les
curieux fragments rubanés nos 458 à 467, de nombreuses
gouttelettes et coulures de plomb : le foyer a apparemment
servi à une activité de “bricolage”, car on ne peut guère ici
parler d’artisanat. J’aurai l’occasion supra d’évoquer la soudure probable, effectuée à cet endroit, des supports de casseroles (cf. p. 150). Cette opération, peu efficace si on se
contente de plomb, suggère que certains des rebuts
recueillis soient en fait en étain : seule, une analyse pourrait apporter une réponse définitive.
5. LE
TRAVAIL DU FER
(fig. 25)
Scories (fig. 25, en haut) et déchets divers en fer abondent sur le site. La réduction du minerai, qui donnerait
des scories coulées caractéristiques (“tap-slag”), n’est pas
attestée ici. En revanche, les scories légères et plus ou
moins spongieuses, peu ou pas vitrifiées, quelquefois en
forme de calotte, indiquent largement qu’on a pratiqué
sur place une activité régulière de forge (cf. Feugère,
Serneels 1998).
468 à 476. Neuf scories en calotte de faible module
(13 à 19 cm) présentant le profil caractéristique de ces
scories qui se forment, sous l’objet chauffé dans le foyer de
forge, au débouché du système de soufflet. Chacune de
ces scories, qui s’accumule dans le foyer de forge au fur et
à mesure des séances de travail, finit par composer au
milieu des charbons et résidus divers une masse compacte
que l’on évacue au moment du nettoyage de la structure.
La régularité éventuelle de ces calottes fournit des indications sur la rationnalisation du travail du forgeron.
III. LES ÉCHANGES
Le matériel de pesée, de même que les objets liés à l’écriture, peuvent être rapprochés d’une activité commerciale
ou, du moins, comptable. Cette catégorie d’objet comprend une importante série de tessères en plomb qui se
rapportent indéniablement, quant à elles, au commerce.
L’étude de ces objets, peu communs, sera étendue à l’ensemble des découverte analogues effectuées à Fréjus.
— Matériel de pesée (fig. 26)
477. Fléau de trébuchet (?) ; L. act. 52 mm ; l’appendice mouluré perpendiculaire à la tige principale semble
destiné à faciliter la préhension de l’ensemble.
Fig. 25 – Résidus de forge : scories spongieuses (en haut)
et scories en calotte (en bas), 468 à 476
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
478. Poids (?) ; diam. 18, ht. 8 mm ; profondes cannelures concentriques.
479. Crochet de balance à curseur ; ht. 47 mm.
480. Id. ; ht. act. 48 mm.
481. Curseur de balance, en plomb ; ht. 48 mm ; de
forme conique, il est muni d’une boucle de suspension en
bronze.
— Tessères (fig. 27 à 29)
Type 1 : tessères monétiformes
482. Diam. 14,8, ép. 1,5 mm ; semble uniface : cruche
(en bronze ?), anse à gauche légèrement surélevée.
483. Diam. 15,6, ép. 2 mm ; uniface, légende circulaire
vers l’extérieur : CIO.
484. Tranchée Av. du 8 mai ; diam. 12 ép. 3,4 mm ;
semble porter une double empreinte ; Av : sujet indistinct ; rev. : personnage à g., tenant un bouclier (?).
485. Entre sond. 11 et 12 ; diam. 12,2, ép. 2 mm ;
uniface, motif illisible (non ill.).
486 à 488. Trois ex. identiques, sond. 10, salle A. c.3 ;
HS ; et sond. 10, fosse 1 ; diam. 17,15 et 16 mm ; ép.
3,3, 3,2 et 2,2 mm ; unifaces, même empreinte en creux
évoquant une barque ou un ballot : ellipse à double séparation transversale, motifs convergents symétriques à
chaque extrémité.
– 129 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 26 – Matériel de pesée ; 477 à 480, bronze ; 481, plomb avec tige de fer (éch. 1/1).
Fig. 27 – Tessères en plomb, 482 à 491 (éch. environ 4/1)
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
– 130 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 28 – Tessères en plomb, 494, 496 et 497 (éch. environ 2/1)
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ)
489. Diam. 19, ép. 1,8 mm ; les 2 faces sont lisses (non ill.).
490. Tranchée Av. du 8 mai ; carrée, 10,8 de côté,
ép. 1,5 mm ; uniface : rosette circulaire à 9 globules dans
une empreinte ronde en creux.
491. Sous les tuiles entre les tranchées 1 et 2 ; rect.,
16 x 13 mm, ép. 4,5 mm ; uniface, légende inscrite disposée sur 2 lignes (illisible).
Type 2 : tessères circulaires munies au dos d’un tenon de
section ronde, dépassant rarement 1 cm de longueur
492. Diam. 16 mm ; légende estampée à l’aide d’un
coin circulaire de 13 mm de diam. : CAE dans un cercle
de perles, diam. environ 8 mm (non ill.).
493. Diam. 27 mm ; légende épigraphe (?) illisible
mais, semble-t-il, en grandes lettres majuscules, placées
dans un cartouche rectangulaire de 14 x 13 mm (non ill.).
494. Diam. 19,5 mm ; estampille épigraphe, illisible
(D…. ou P… ?) placée dans un cartouche rectangulaire
de 11 x 4 mm.
495. Tranchée Av. du 8 mai ; diam. 25,8 mm ; légende
peut-être épigraphe, illisible (grandes lettres majuscules ?)
(non ill.).
496. Ibid. ; diam. 25 mm ; légende circulaire épigraphe,
vers l’extérieur : IT ? trois globules (globule central).
497. Ibid. ; diam. 21,3 mm ; légende en grandes lettres
majuscules de 11,5 mm. de haut, sans doute dans un cartouche rectangulaire : SA.
498. Diam. 25 mm ; disque lisse, fragmenté (non ill.).
499. Diam. 19 mm ; disque lisse, traces de martelage ;
au dos, long tenon de 20 mm, diam. 5,5 mm (non ill.).
Type 3 : Sceaux constitués de 2 feuilles circulaires articulées, et repliées sur le lien à garantir
500. Diam. 21, ép. 3 mm ; deux languettes de fixation
placées au dos de l’avers passent dans deux fentes prévues
à cet effet dans la rondelle du dessous. Le motif estampé
à l’avers pourrait évoquer des épis stylisés (?).
– 131 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 29 – Tessères en plomb, 500 et 502 ; étiquette inscrite, avers, 503 ; plomb
(l’échelle donnée pour le n° 502 n’est valable que pour cet objet) (clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
501. Diam. 14, ép. 4 mm ; empreinte sur les deux
faces, légende circulaire illisible (autour d’un globule ?)
(non ill.).
suspension ; inscription gravée à la pointe sèche, Av/ :
CICIIRO/NIS./IS-MA/GINVM ; R/ : ? .✽/P.IV.
Autres types
502. Empreinte approximativement semi-circulaire
(20 x 15,5 x 5 mm.), semblant avoir été découpée au
tranchet, mais la marque est complète (D. Brentchaloff,
Doss. Hist. et Archéol., 57, 1981, p. 38 ; C. Goudineau,
Gallia, 39, 1981, p. 358, fig. 13; Atlas de Fréjus, p. 48,
fig. 55). C’est une estampille inscrite dans un cartouche
étroit en forme de U ; légende épigraphe vers l’extérieur :
C.OCT.DASI. FOR.IVLI.F ; revers lisse.
503. Étiquette découpée dans une feuille de plomb ép.
de 1,3 mm., sond. 12 ; L. 16,5, larg. 12 mm ; trou de
— Nécessaire à écrire (fig. 30)
504. Stylet ; L. act. 69, restit. 126 mm ; palette rectangulaire.
505. Id. ; L. act. 26 mm ; tête seule.
506. Boîte à sceau, type ovale, SM, c. 4 ; L. 21,5 mm ;
trois perforations au dos.
507. Id. ; type quadrangulaire, sond. 4, c. 3 ; L. 17,
larg. 17 mm.
508. Id., sond. 5, c.3 ; L. 20,5, larg. 19 mm.
509. Id. ; L. 18, larg. 17 mm.
– 132 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
510. Id. ; L. 20, larg. 16 mm ; fond seul.
511. Id. ; L. act. 19, larg. 17 mm ; couvercle isolé.
512. Id. ; L. 19 ; larg. 18 mm ; fond fragmentaire.
513. Stylet en os, type Béal A.XVIII, 5 ; sond. 10,
salle A, c.3 ; L. 77 mm ; le renflement central est marqué
par une nette arête.
514. Id., type Béal A.XVIII, 4 ; sond. 10, salle A,
Fosse 4 ; L. 101 mm ; un ressaut souligne le renflement
central, et l’une des extrémités est munie d’un bouton en
forme d’olive. Lettre gravée (initiale ?) sur le fût : M ou MV.
515. La spatule double en fer (fig. 28), dont la partie
centrale est seule conservée, a d’abord été considérée comme un instrument de potier, ou de modeleur ; l’étude de
ces objets a néanmoins considérablement progressé avec
la réinterprétation du dépôt “d’outils de potier” du
Titelberg, en fait un ensemble d’instruments à écrire
associant stylets et divers types de spatules (Feugère
1995). Ce type, B1, fait partie des formes de spatules utilisées pour corriger de longs passage de textes fautifs. Cette
forme est très répandue en Italie et dans l’ensemble des
provinces romaines au Ier s. de n.è. (Giovannini, Feugère
2000, fig. 2, 3 ; Boži , Feugère 2004, p. 31-33).
Le matériel de pesée n’est ici ni très abondant, ni très
caractéristique : l’identification du trébuchet (?) no 477
est même incertaine... On pourra y ajouter, sous toutes
réserves, le crochet no 367, qu’on a préféré placer dans la
catégorie “outillage divers”. La forme du poids (?) no 478
semble peu commune (cf. Marquet 1970, p. 37-44).
Quant aux crochets dont l’anneau de suspension est
constitué par le fil retourné sur lui-même (nos 479, 480),
ils caractérisent les balances “romaines”, c’est-à-dire
fonctionnant sur le principe d’un fleau gradué le long
duquel on fait glisser un curseur (Franken 1993), dont
Fig. 30 – Nécessaire à écrire : stylets 504-505, 513-514 ; boîtes à sceau 506 à 512 ; spatule, 515 ;
504-505, 506-512, bronze ; 513-514, os ; 515, fer (éch. 1/1).
– 133 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
les curseurs peuvent prendre plusieurs aspects : à Fréjus
se sont déjà rencontrés le tronc de cône et la forme subcylindrique (Feugère 1981, p. 225-227). Compte tenu
de la quantité de mobilier livrée par le site des Aiguières,
ces quelques objets de pesée sont remarquablement discrets : ce matériel utilisé pour la vente au détail, ou
même pour les pesées domestiques, semble avoir été peu
utilisé ici.
L’étude des plomb marqués et tessères est rendue difficile par la qualité généralement médiocre de la frappe, et la
rareté relative de ces objets qui sont souvent retrouvés en
dehors de tout contexte. La série la plus importante actuellement connue en Gaule reste celle découverte au XIXe s.
à Lyon, dans la Saône (Dissard 1905 ; Turcan 1987), série
qui doit être associée au rôle de cette ville dans le transport
de marchandises par voie fluviale sur cet important axe
sud-nord entre la Méditerranée et la frontière rhénane. Audelà de cette évidence, la plus grande prudence est de mise
et la variété des types recouvre certainement des usages très
divers. Certains d’entre eux peuvent être en relation avec le
prélèvement du “quarantième des Gaules” (taxe de 2,5 %
sur les marchandises) (De Laet 1949 ; France 2001), mais
l’existence de ces bureaux de prélèvement fiscal, là où ils
sont connus, n’est pas systématiquement associée à des
séries de plombs marqués. Lugdunum, cependant, où des
inscriptions mentionnent des tabularii de la XXXX
Galliarum, affranchis de l’empereur, pouvait abriter le
bureau central de la douane des Gaules.
La variété des usages reconnus pour les plombs estampillés explique aussi que les découvertes effectuées sur de
nombreux sites de l’Empire romain aient fait l’objet, en
fonction de leur iconographie, de leurs inscriptions ou de
leur contexte, d’interprétations nombreuses, souvent
contradictoires. Après les travaux pionniers de
M. I. Rostovtzeff, publiés à partir de 1892 (liste commentée dans Turcan 1987, p. 9 sqq.), divers chercheurs se
sont attachés à faire connaître les séries de plombs, d’importance variée, trouvés ça et là (Grande-Bretagne,
313 ex. : Frere 1990 ; Lyon, 117 ex. : Turcan 1987). Si les
hypothèses d’interprétation sont nombreuses et souvent
séduisantes, malgré les abréviations qui rendent les lectures si difficiles, la plus grande prudence est de mise et
les spécialistes s’accordent plus facilement, aujourd’hui,
sur ce que de tels plombs ne sont pas… que sur leur destination réelle (Turcan 1987; Still 1993).
Compte tenu du contexte local, précisions ici que des
plombs marqués ont été signalés en contexte militaire,
comme par exemple les 17 exemplaires trouvés à Broughunder-Stainmore, site du camp romain de Verterae.
Certains d’entre eux portent, d’un côté, le sigle d’une
cohorte, de l’autre une marque centuriale ou un sceau
privé. Cette dernière a pu être ultérieurement reconnue
comme une inscription ligaturée metal(la) ou metal(lum),
qui établit un lien avec des mines : la garnison pouvait
ainsi recevoir, pour sa fabrica, un stock de fer, de cuivre
ou d’argent, destiné à subvenir à ses besoins (Richmond
1936, p. 104 sq. ; Still 1993, p. 406).
La plupart des 21 tessères des Aiguières peuvent être
réparties en trois groupes, qui sont également attestés par
d’autres découvertes forojuliennes (fig. 31).
Fig. 31 – Tessères en plomb, autres sites forojuliens (éch. environ 4/1)
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ)
– 134 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Type 1
a. Argentière, 1976 ; diam. 18,2, ép. 2,5 mm ; fragmentaire, empreinte uniface : personnage (féminin ?) de
face, en longue robe, bras levés (?).
AR/SOC (Argentariorum Societatis ?) (Turcan 1987,
no 62) et des plombs de Lastours (Hérault), trouvés sur
un site argentifère du pays rutène et portant l’inscription
plus explicite SOC RVT.
Type 2 (sans doute)
b. Argentière, diam. restit. 33 mm (Feugère 1981,
no 22l) : CI (…) dans un cartouche circulaire.
D’autres inscriptions, enfin, sont apparemment nominales, et notamment celles qui comportent trois lettres
pouvant passer pour des initiales de tria nomina. Entrent
dans cette catégorie l’objet no 483, marqué CIO, et sans
doute d’autres dont les empreintes sont incomplètes ou
illisibles. Bien que très abrégées, les indications devaient
suffire aux détaillants pour lesquels il ne s’agissait, en fait,
que de reconnaître un nom déjà sans doute bien connu. Il
nous est évidemment, aujourd’hui, impossible de restituer
les patronymes abrégés et, souvent, très mal conservés (on
notera la présence de deux tessères, appartenant à notre
type 2, semble-t-il, au Baou-Roux (coll. J.-P. Thevenin).
Type 3
c. Maternelle (remblais 4, 1982) ; diam. 18,5, ép.
4,3 mm ; empreinte soignée, bords soigneusement
biseautés. Avers : buste viril à dr., dans un cercle de perles
de 13,5 mm. de diam. ; avec en-dessous des signes pouvant appartenir à une légende dégradée ; revers : chandelier à 7 branches dans une bordure, perlée de 14 mm de
diam. Les coins sont soigneusement alignés l’un sur
l’autre et perpendiculaires à l’axe du fil sur lequel le sceau
était placé.
Par son sujet comme par la qualité technique de la
frappe, cette dernière tessère apparaît nettement séparée
du lot ; elle semble témoigner d’un commerce juif qui
implique, sinon des rapports commerciaux directs avec la
Judée, du moins la participation de marchands juifs commerçant avec l’Occident ; l’étude détaillée de ce document et de ses implications historiques reste à faire (sur
ce sujet, voir en dernier lieu Berger 2002 ; 2005 ; tessères
à symboles juifs : Korol 1991).
Les plombs marqués de Fréjus portent donc soit des
symboles, soit des inscriptions généralement très abrégées.
L’interprétation des premières, dont le sujet n’évoque sans
doute pas nécessairement une marchandise, est très incertaine. Le no 482 accompagnait-il un lot de vaisselle de
bronze ...? Dans cette série, certaines marques, comme
celles des nos 486 et 487, sont du reste peu explicites.
En ce qui concerne les inscriptions, pour autant
qu’elles soient lisibles, on considère qu’elles peuvent renvoyer à divers acteurs du commerce. Ce peut être l’empereur lui-même, comme dans le cas de la marque
CAE(sar) (no 492). Un lot d’une centaine de tessères
neuves, portant toutes la même marque CAE/S, a été
recueilli il y a quelques années à Fos-sur-Mer. Pour
M. Sciallano, ce cognomen seul ne semble avoir été utilisé
que par Jules César et le futur Auguste, comme sur un
plomb le représentant en augure et pontife avec le titre
CAES(ar) (CIL XIII, 10029, 307), et un as frappé à Lyon
peu après 40 (Sciallano 1987). Le contexte des découvertes de Fos ne permettait pas de trancher entre les deux
attributions, mais la tessère de Fréjus a plus vraisemblablement été émise par Octave que par César.
Certaines marques correspondent peut-être à des abréviations, comme la marque SA (no 497) qu’il est tentant
de rapprocher à la fois d’un plomb lyonnais marqué
Parmi ces plombs à inscription nominale, le no 502,
qui signale une denrée produite à Forum Iulii par un certain C. Octavius Dasius, mérite évidemment une mention
particulière. La dernière lettre ne peut correspondre à fecit,
à cause du génitif qui la précède ; on peut en revanche la
développer en fabricae, par exemple : il s’agirait alors de la
marque d’un producteur-négociant et non d’un simple
intermédiaire (D. Brentchaloff suggère d’autres développements possibles : F[iglinae] ou F[undi]). L’objet du trafic partait de Fréjus, alors que les autres tessères semblent
témoigner de marchandises débarquées dans ce port.
La famille de C. Octavius est très probablement celle de
César-Auguste avec le même prénom. Ce même gentilice
est représenté à Fréjus par un citoyen (ILN 57) et un
ingénu (ILN 131), mais reste rare en Narbonnaise. Le
cognomen Dasius y était en revanche inconnu jusqu’ici,
d’après l’index du CIL XII : on peut le considérer soit
comme un nom grec, soit comme un idionyme originaire
d’Illyrie, où les formes Dases, Dasius ou Dassius sont fréquentes (Alföldy 1969, p. 185-186 ; Russu 1977, p. 359).
D. Brentchaloff me signale par ailleurs l’existence de ce
nom en Apulie, où un Dasius a notamment marqué des
amphores Lamb 2. C. Octavius Dasius est donc un affranchi et on sait que cette catégorie sociale est de celles qui
investissent massivement dans le domaine artisanal.
Par ailleurs, la mention d’un lieu de production est
tout à fait exceptionnelle sur les plombs marqués. Sur
neuf plombs marqués découverts à Trèves, près de la
Moselle, la marque en caractères grecs TAO[ ]I / ΓΑΛΑ
a été lue Taoni(on ou ou ou ανων) Gala(tiaV), soit
une mention de la ville de Tavium en Galatie. Il pourait
s’agir de pièces de laine teinte à la pourpre, la spécialité
de cette région (Binsfeld 1988).
Quelle pouvait être la marchandise de C. Octavius
Dasius commercialisée au départ de Fréjus... ? Une mise
au point récente sur les activités artisanales et commer-
– 135 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
ciales de la ville nous permet au moins de dresser la liste
des possibilité, même s’il est maintenant bien connu que
de nombreux métiers peuvent ne laisser aucune trace
archéologique. Les ateliers qui concernent le textile sont
connus pour être couramment dénommés fabricae.
À Fréjus, des foulons ont travaillé à l’ouest de la PlateForme mais aussi dans le quartier de l’Agachon et probablement encore dans d’autres secteurs de la périphérie
urbaine (Atlas de Fréjus, p. 433, X-[13], III-[34] et 438).
Ces ateliers assuraient la dernière phase de dégraissage de
la laine, mais aussi un service de “blanchisserie” pour les
tissus et vêtements utilisés.
L’étiquette no 503, enfin, fait partie d’une série désormais bien fournie d’étiquettes signalées en Gaule comme
dans le reste des provinces occidentales, ce qui permet de
cerner un peu mieux leur utilisation. Elle offre trois mentions placées dans l’ordre habituel de ces documents
(avec de nombreuses variantes il est vrai, notamment
dans l’ordre des derniers éléments) : le destinataire de la
marchandise, la nature de l’objet réservé (ou à livrer), et la
quantité éventuellement suivie du prix. Le premier mot,
bien que réparti sur deux lignes, est assez clair puisqu’il est
séparé de la rubrique suivante par un point : CICERO /
NIS. Le destinataire est donc un certain Cicéron, cognomen populaire dérivé du nom du pois chiche, selon
Kajanto, attesté en Gaule du Sud à Narbonne et dans la
Drôme, inscrit ici au génitif comme sur la plupart des étiquettes analogues. La ligne suivante commençant par IS,
je serais tenté d’y voir une quantité (I libra semis) portant
sur le nom suivant : la lecture MA/GINVM ne permet
cependant pas de comprendre de quoi il s’agit. On lit au
revers une indication de poids, P(ondo) IV (librae) peutêtre précédé d’un prix en deniers (✽).
Sur les étiquettes de Gaule, de Bretagne ou de
Germanie qui ont pu être lues, on rencontre d’assez nombreuses mentions de denrées alimentaires :
- raisins ? à Ambrussum,
- baies de myrte à Nîmes (Feugère 1993b, fig. 267) et
à Saint-Saturnin (Lhermet 1995),
- “poivre frais” à Trèves (Schwinden 1983),
- asperges également à Trèves (Schwinden 1994).
Bien souvent, les marchandises sont emballées dans des
sacs (sarcina à Usk : Wright et al. 1975 ; à Nîmes : Feugère
1993b). La nature des denrées n’est pas toujours claire,
mais il faut comprendre que ces étiquettes étant sans doute attachées aux ballots réservés pour le client, cette mention ne se justifiait pas toujours et ne constituait en fait
qu’une précision supplémentaire. Sur une étiquette
trouvée au Magdalensberg en Autriche, R. Egger a lu la
mention de vêtements (paenulas) dont on ne sait s’ils
étaient vendus ou simplement réparés (Egger 1961-63,
p. 187-189, 1-4 ; à Kempten, saga, ibid., p. 190 s., 6).
Quant au matériel à écrire, pour lequel nous avons déjà
mentionné des stylets en os et une spatule à cire, c’est surtout par la série des boîtes à sceaux qu’il se manifeste ici.
Le type ovale ou “en forme de bourse” (no 506), le plus
précoce, est utilisé au Ier s. av. n.è. jusqu’à l’époque
augustéenne (liste dans Abauzit, Feugère 1993) ; il existe
aussi en os (Béal 1983, 1345). Le type rectangulaire,
attesté à partir des années 15/10 av. n.è. (à Dangstetten :
Fingerlin 1986, 161, 2 ; 1998, 658, 9 ; 696, 3 ; 1048, 3 ;
1122, 6), semble beaucoup plus commun en Gaule, surtout avec un couvercle lisse, inorné (Saint-Jean-de-Cas et
Mailhac : O. et J. Taffanel 1976, fig. 1, 8, 9 ; Millau, La
Graufesenque, au dépôt du site ; Vaison et Cavaillon,
ramassages A. Dumoulin, au Musée de Cavaillon ; Lyon,
Verbe Incarné (inédit) ; Londres, Dowgate Hill (Museum
of London, inv. 1882). Quelques découvertes (Kalkriese :
Schlüter 1992, fig. 15; Lyon : Desbat 2003) montrent
que certains de ces couvercles, au moins, pouvaient recevoir un fragile décor estampé, à motif figuré. Le no 508
de Fréjus a conservé, très corrodée, la couche de brasure
qui servait à fixer un tel décor, qui n’est malheureusement
pas conservé.
L’usage de ces boîtes à sceau est toujours inconnu, bien
que leur mode d’utilisation, avec des cordelettes de fermeture passées dans les fentes latérales et recouvertes par
une empreinte de cire, ait été plusieurs fois décrit.
L’usage traditionnellement admis, celui de courriers
accessibles aux officiels et administratifs, se heurte à la
large répartition de ces objets en milieu rural : une telle
interprétation devrait aller avec de fortes concentrations
urbaines, ce qui n’est pas vraiment le cas. Observée en
France tout comme aux Pays-Bas (Derks, Roymans
2002 ; 2006), cette diffusion clairsemée semble indiquer
que les boîtes à sceau étaient d’un usage moins limité.
Toute proposition pour expliquer le rôle de ces objets
dans le domaine de l’écrit devra tenir compte à la fois de
cette fréquence, de cette répartition mais aussi des liens
évidents qui relient certaines séries à des unités de
troupes de l’armée romaine.
Les stylets en os nos 513 et 514 (voir infra) appartiennent à une forme désormais bien identifiée de ces objets
(Béal 1983 A.XVIII, préférait y voir des fuseaux ; sur
l’histoire de l’identification comme stylet, et les arguments disponibles : Božic, Feugère 2004, p. 28-31).
C’est, de fait, la forme dominante entre l’époque
augustéenne et le milieu du Ier s. de n.è., date à laquelle
les stylets en os sont définitivement supplantés par leurs
correspondants en fer. Ces stylets sont naturellement à
rapprocher des objets métalliques de même type trouvés
sur le site (nos 504 et 505, infra), ainsi que la spatule à
cire no 515.
– 136 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
IV. L’AMEUBLEMENT
ET LE DÉCOR DOMESTIQUE
À côté des éléments attribuables stricto sensu à l’ameublement (clous décoratifs, charnières, plaques de serrure
et clés, appliques), on trouvera ici la description des fragments et statuettes en bronze : ces accessoires des cultes
domestiques font, en effet, partie des aménagements
usuels de l’intérieur romain.
1. CATALOGUE
— Clous décoratifs (fig. 32)
Ils se distinguent des clous ordinaires, destinés à l’assemblage, par leur tête large, aplatie ou décorée, quelquefois étamée, voire argentée, et leur tige mince,
souvent carrés ou rectangulaire en section.
516. ø 27 mm ; tôle estampée de moulures concentriques.
517. ø 17 mm ; tête conique en gradins.
518. ø 12, 5 mm ; id.
519. ø 30 mm ; tête plate avec pointe de compas et
cercle central.
520. ø 17 mm ; tête plate étamée.
521. ø 22 mm ; tête plate, tige de section rectangulaire.
522. ø id.
— Charnières (fig. 32 à 34)
Les “gonds” les plus simples sont formés d’une simple
tige repliée, qui était fixée sur le montant et recevait un
piton placé sur la porte ou le couvercle. Puis viennent les
charnières classiques en bronze, à deux éléments articulés, et enfin les fûts de charnières en os tourné.
523. Gond simple ; L. act. 44 mm.
524. Id. ; L. act. 30 mm ; anneau élargi et cannelé
(la torsion de l’une des tiges semble indiquer un montant
épais de 13 mm.).
525. Charnière complète, en 2 éléments disjoints
(fig. 33) ; L. 54 et L. act. 31 mm ; la partie complète
montre les lettres gravées M et H, l’autre comporte encore
un M. Ces deux ensembles de lettres, sans doute symétriques, peuvent être interprétés comme des marques d’assemblage ; un seul trou de fixation sur chaque élément.
526. Id. ; L. repliée 24 mm ; pattes rectangulaires
percées deux trous de fixation chacune.
527. Élément de charnière en os tourné (fig. 34) ;
L. 88, diam. 25 mm ; deux trous de chevilles ; dans les
trois sillons incisés au tournage près d’une extrémité subsistent encore des traces d’une pâte noire, mate, semblable à du bitume ; sur la tranche opposée, nettes traces
de frottement sur 16 mm.
528. Id. ; L. 79, diam. 31, 5 mm ; deux trous de chevilles, et trois sillons gravés d’un côté.
529. Id. ; L. 16, 5 x 14, 5 mm (non ill.) ; fragment
brûlé orné de deux filets près du côté intact.
Fig. 32 – Clous, 516 à 522 ; charnières, 523, 524 et 526 ; 516 à 529, bronze (éch. 1/1).
– 137 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 33 – Charnière 525, bronze
(clichés A. Chéné, CNRS-Centre Camille Jullian).
530. Id. ; L. 29, 6, diam. 28 mm (fragment, non ill.) ;
un seul trou de cheville.
531. Id. ; L. 27, diam. 24 mm ; id.
— Anses de coffrets (fig. 35)
532. Extrémité moulurée ; L. act. 26, 5 mm.
533. Id. ; L. act. 19 mm.
— Serrurerie (fig. 35)
534. Plaque de serrure ; diam. restit. 98 mm ; elle était
fixée par des clous (un trou subsiste) et décorée de cercles
concentriques gravés.
535. Cupule ; diam. 16 mm ; il s’agit de la tête décorative d’un clou de fixation d’une plaque de serrure.
536. Fermoir en os ; L. act. 28, l. act. 14, 5, ep. 10 mm.
537. Pêne ; L. act. 26 mm ; il était percé transversalement d’orifices correspondant aux dents du panneton.
538. Système de protection d’une serrure ; L. 22,
l. 21 mm ; pivotant sur son rivet, un bouton décoré permet d’actionner de l’extérieur une plaque interne venant
masquer l’entrée de la serrure.
539. Bouton de même type ; L. 31 mm.
540. Id. ; L. 28 mm.
541. Fermoir de coffret (extrémité) ; L. act. 17 mm ; il
était orné d’incisions en X ; seule subsiste la partie
munie, au dos, de la plaque ajourée dans laquelle venait
s’enclencher le pêne.
542. Id., Fermoir de coffret ; L. act. 27 mm.
Fig. 34 – Charnières 527 à 531, os
(éch. 1/1).
– 138 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 35 – Éléments de coffrets, accessoires divers et serrurerie ; 532 à 535, 537 à 546, bronze ; 536, os (éch. 1/1).
543. Clé-bague ; L. 17 mm ; panneton muni simplement de 4 dents transversales (la dernière manque).
544. Id. ; L. 20 mm ; panneton plus complexe à ouvertures ronde et rectangulaire.
545. Id. ; L. 14 mm ; schéma assez proche, avec
encoches latérales.
546. Petite clé ; L. act. 19 mm ; elle était terminée par
un anneau ; le panneton a entièrement disparu.
– 139 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 36 – Accessoires de mobilier, 547 à 552, bronze (éch. 1/1).
— Appliques (fig. 36)
547. Applique ovale (vulve ?) ; L. 26,5, 1. 17, ép. 8 mm ;
coulée, détails incisés.
548. Id. ; L. 25, 1. 14,5 ép. 6, 5 mm ; id.
549. Id. ; L. 26, 1. 17,5 ép. 7 mm ; coulée, non détaillée.
550. Rondelle ; diam. 24 mm ; profil bombé et caréné.
— Crochet (fig. 36)
551. L. 40 mm ; tige de section carrée, recourbée et terminée par un bouton conique : fixé sur un meuble ou sur
une paroi, ce crochet pouvait servir à suspendre de petits
objets.
— Trépied (?) (fig. 36)
552. Pied brisé ; ht. act. 28 mm ; tige facettée prolongée
par 3 pieds ; leur orientation oblique semble indiquer qu’il
s’agit là d’un support ayant lui-même appartenu à un trépied (il peut s’agir d’un couronnement).
— Statuettes (fig. 37 à 39)
553. Hercule ; ht. act. 45, 5 mm ; le dieu est représenté
classiquement sous la forme d’un dieu barbu, d’âge mur,
la léonté rejetée en arrière sur l’épaule g. Il tient également la massue à g., dans le creux du bras, et présente un
vase de la main dr. La jambe dr. est brisée sous le genou,
la g. juste au-dessus ; la fonte est pleine et l’objet apparaît
Fig. 37 – Statuettes d’Hercule, 553 et 554, bronze (clichés P. Foliot, CNRS-CCJ).
– 140 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 38 – Eléments de statuettes en bronze, 555 à 560 (éch. 1/1).
tel qu’il est sorti du moule, sans aucun détail et avec un
modelé approximatif. Derrière la cuisse g., trou dû à un
défaut de coulée.
554. Id. ; ht. act. 55, 6 mm ; même figuration, mieux
conservée (il ne manque que le pied dr. et la partie inférieure de la jambe g.), mais le travail a été poussé beaucoup plus loin : tout le modelé du visage, les détails de la
barbe et de la chevelure, de la léonté et de la musculature, etc., ont été dégagés à froid, par le bronzier, après la
coulée. La massue et la léonté doivent même à ce travail
une grande partie de leur dessin.
555. Caducée d’un Mercure ; L. act. 33, larg. 28,
ép. 5 mm ; il est presque plat à l’arrière.
556. Gouvernail d’une Fortune ; L. act. 43 mm ; au
dos, piton de 12 mm.
557. Main dr. tenant une patère à ombilic ; L. act.
26 mm ; les doigts sont très grossièrement indiqués.
558. Serpent lové ; L. max. 23 mm ; corps filiforme, de
section ovale, terminé par une tête triangulaire.
559. Pied palmé ; L. 26, larg. 21, ht. 12 mm ; le sommet ne montre aucune trace de rupture : s’adaptait-il sur
une statuette en bois ?
560. Socle ; base de 18 x 19 mm., ht. 18 mm ; petit
socle carré creux, élargi à la base et orné près du sommet
d’un simple tore.
561. Mèche (?) ; L. act. 64, larg. 27, ép. 19 mm
(fig. 39) ; la fonte, creuse à chaque extrémité, semble mal
venue. S’agit-il d’une mèche détachée de la chevelure
d’un grand bronze ?
562 et 563. Fragments informes galbés, ép. 3,3 et 8 mm
(non ill.) ; ils semblent avoir appartenu à des statues de
grandes dimensions.
– 141 –
Fig. 39 – Fragment de statue, mèche ?
561, bronze
(cliché A. Chéné, CNRS-CCJ).
0
2
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
2. COMMENTAIRE
SUR L’AMEUBLEMENT ET LE DÉCOR DOMESTIQUE
À partir des éléments décrits ci-dessus, on ne peut guère parler que d’un ameublement réduit en taille et en
nombre, dont l’élément principal semble bien être le coffret portatif. Ces coffrets nous sont connus par les reliefs,
mais aussi grâce à de nombreuses découvertes funéraires
effectuées en Europe centrale, en Égypte et au MoyenOrient, mais aussi dans les provinces occidentales, dont la
Gaule, du Ier au IVe s. (Ier s. : coffret de Salinelles, au
Musée de Nîmes ; IVe s., en Picardie : Loizel 1977, p. 160,
fig. 15 ; pour les coffrets exposés au Musée de Vermand ;
les reconstitutions semblent trop basses ; en Belgique,
Faider-Feytmans 1975, p. 215 et 216 [appliques de
Spontin, nécropole du IVe s., avec des reconstitutions, là
aussi, nettement trop basses] ; en Bavière : Radnóti 1958,
p. 91 sqq., et pl. 13, fin du IIIe s. ; en Hongrie, travaux de
D. Gáspár, 1973, p. 69-72 ; Rekonstruktionversuche römischer Kästchenbeschläge, ibid., 1977, 33-36, pl. 9-14 ; Ein
spätrömischer Kästchenbeschlag-Fund von Fenékpuzta,
1979, p. 313-327. Coffret de Philadelphia en Égypte,
G.M.A Richter 1926, fig. 342 (au Musée de Berlin) ; en
Nubie, Woollet et Randall-MacIver, Karamog, 121. Stèle
de Ragina (IIe s.), à South Shieds (au Musée) ; à Istanbul,
G.M.A. Richter 1966, fig. 582 (IIe-IIIe s.) ; pour un bon
exemple de l’aspect offert par des restes de coffrets en
fouille, voir Not. Sc. XXVIII, 1974, p. 107, fig. 24 et
p. 133, fig. 57 (nécropole de S. Vittore de Cingoli,
Marche), les coffrets en bois, souvent ornés de clous et
d’appliques en bronze, parfois même en argent, semblent
en effet constituer la base d’un ameublement qui pouvait
recourir, pour tout objet encombrant ou de moindre
valeur, à de simples étagères (Richter 1966, p. 115 : pegma, loculamentum, pluteus). L’examen détaillé des objets
de Fréjus confirme la primauté des coffrets sur tout autre
forme de meuble, au moins dans les témoins conservés ;
néanmoins, sièges et tables pouvaient être en bois chevillé
ou cloué, sans aucun ornement dont nous puissions
retrouver la trace (voir par exemple les tablettes contemporaines de Lattes : Chabal, Feugère 2005).
Les clous décoratifs peuvent avoir servi à n’importe
quel type de meuble, bien que le coffret soit le plus vraisemblable : on manque néanmoins de parallèle exact
montrant ces clous en place. Les nos 516 à 518 sont de
type original.
C’est indiscutablement, en revanche, à un meuble de
dimensions plus importantes que les coffrets habituels (un
coffre ?) qu’appartient la charnière no 525. Les marques
gravées H et M (lettres grecques ?) doivent être des
marques d’assemblage : dans ce cas, il faudrait supposer
qu’elles s’adaptaient sur un meuble assez ajusté pour que
les charnières, lacées dans des loges précisément ajustées,
ne soient pas interchangeables (sur cette question,
cf. Boucher 1982, p. 188 ; pour des charnières de bronze
comparables à celle de Fréjus : Boucher, Tassinari 1971,
nos 736-742). Les charnières en os, quant à elles, équipaient
des grands meubles à portes verticales plutôt que des coffres
(seule la version en bois, de taille inférieure, est attestée sur
des coffrets). On ne connaît en Occident que deux grands
meubles munis de charnières verticales à éléments multiples en os tourné : une armoire de Boscoreale, conservée
par moulage (Pasqui 1897, p. 410-413 et fig. 6) et un
grand buffet à deux corps d’Herculanum, qui a servi de
laraire (Maiuri 1958, p. 255, fig. 202 ; pour les charnières
d’os tourné en général, voir Béal 1983, A. XI ; Prévot
2005). Le montage de ces éléments en os tourné est maintenant bien connu (Fremersdorf 1940, 321-337 ; Béal
1983, ibid. ; Prévot 2005), ce qui nous permet de distinguer les éléments terminaux de la charnière (nos 527-528)
des cylindres intermédiaires, plus simples (nos 529-531).
Les coffrets possédaient en général deux anses articulées
l’une placée sur le couvercle, l’autre sur la caisse en dessous
de la serrure (exemplaires conservés en place : Salinelles,
Gard ; Fenékpuszta en Hongrie : Gaspar 1973, p. 323,
fig. 18). Les extrémités moulurées de ces anses constituent
souvent un point de rupture, rendant l’identification des
fragments détachés plus difficile (anses complètes : par
exemple Boucher, Tassinari 1971, p. 349 et 350).
Sur les coffrets, les plaques de serrure, de forme ronde
ou carrée, sont fixées par des clous composites tout à fait
caractéristiques : une pointe de fer est montée sur une
cupule en bronze (comme notre no 535) à l’aide d’un peu
de plomb ; ces fragiles têtes de tôle, souvent détériorées
par l’oxydation du fer et du plomb, sont extrêmement
fréquentes dans les fouilles d’habitat et dans les nécropoles, où elles signalent la présence ou l’utilisation de coffrets en bois (nombreux exemples à Saint-PaulTrois-Châteaux, nécropole du Valladas, et dans les habitats de Nîmes, Ambrussum, villa de Montsaunès en
Haute-Garonne, etc…).
Les fermoirs en os constituent des objets moins courants ;
ils s’adaptaient à des sortes de caisses en osier dont le type,
reproduit en marbre, a permis de comprendre le fonctionnement (Feugère 2001 ; voir également Gostenčnik
2001b) : la pièce en os permettait de sceller la caisse
fermée avec une empreinte de cire, autorisant ainsi de
manière sécurisée l’envoi à distance de biens précieux tels
que livres, tissus, vêtements, etc. À Beaucaire, un exemplaire a été retrouvé dans une tombe de la deuxième moitié du Ier s. (Dedet et al. 1978, p. 96 s., fig. 58). D’autres
trouvailles du même genre ont été signalées sur le littoral
sud-gaulois et dans la vallée du Rhône, à Herculanum et
en Russie méridionale (Béal 1983, section B.IV.). On a
par ailleurs découvert, à Nîmes et à Vindonissa, des éléments similaires, en bois, également datés du Ier s. de n.è.
– 142 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Le pêne de coffret, avec ses perforations correspondant
au panneton de la clé qui s’y adaptait, a déjà été rencontré à Fréjus (Feugère 1981, p. 155, fig. 18, p. 166 et 167 ;
rondelle, ibid., p. 165) ; en revanche, le système de protection interne de l’entrée de serrure, avec son petit bouton pivotant, est plus rarement conservé (coffret d’une
tombe claudienne en Rhénanie : Kessler 1927, p. 48 et
fig. 5, 9, 9a ; Pfeifer-Belli 1974, p. 37 ; voir encore Not.
Scavi, XXVIII, 1974, p. 116, fig. 36, c, tombe de
S. Vittore di Cingoli, Marche). Les deux formes de bouton attestées ici (nos 538/539 et 540) semblent correspondre aux formes les plus habituelles de ces objets
(Dumoulin 1964, p. 104, fig. 24, mécanisme complet,
mais démonté ; également comme notre no 540, nombreux exemples en Pannonie : 2 ex. à Aquincum, inédits ;
1 à Györ [Szönyi 1974, 30 et pl. 22] ; autres exemples
inédits à Szombathely : Szöny [coll. Kállay] Komauro
Podunajské [Musée, Inv. II-4770] ; je dois ces références
à Dorottya Gáspár). Il y a peu à dire des fermoirs nos 541
et 542, trop fragmentaires, et des clés-bagues, dont la forme peut varier à l’infini selon la fantaisie et l’habilité du
serrurier (voir par exemple Deimel 1987, pl. 41, 9-13).
Les appliques ovales, en forme de vulve (?) (nos 547549) et la rondelle no 550 fournissent de nouveaux exemplaires d’objets déjà signalés à Fréjus (Feugère 1981,
p. 155, fig. 78, p. 166 et 167 ; rondelle, ibid. p. 165). La
fonction exacte et même le motif des premières restent
incertains, en l’absence de tout exemplaire conservé sur
son support. Il est même possible qu’il s’agisse en fait non
de décors d’ameublement, mais de supports de vases en
bronze.
Le crochet no 551 se rattache à une série connue, aussi
bien en Italie, en Gaule qu’en Rhénanie (ex. du RGZM
de Mayence, Inv. 39400 ; en Gaule, à Lapenche, Tarn-etGaronne, collection Neveu à Caussade ; camp d’AugsburgOberhaussen, nombreux exemplaires dans Hübener 1973,
pl. 22). C’est la version en fer d’un type de crochet beaucoup plus fréquent en fer, et ce depuis La Tène finale
(“crochet à viande”).
Parmi les statuettes, les deux exemplaires d’Hercule
bibax sont les mieux conservés et aussi, bien sûr, ceux qui
présentent le plus grand intérêt. Le type est celui de très
nombreuses figurines où le dieu tient un vase d’une
main, alors que sa massue est redressée sur l’épaule
(Boucher 1976, p. 145, fig. 250, 251). L’abondance de
ces statuettes dans les musées français a amené certains
auteurs à supposer une fabrication gauloise (Hill 1949,
p. 49, no 101). Même si la présence de deux statuettes
identiques constitue, en soi, un argument fort pour une
production locale, le contexte des découvertes forojuliennes ne permet pas de confirmer absolument cette
hypothèse, d’autant que de telles figurations sont encore
plus fréquentes, semble-t-il, en Italie qu’en Gaule
(Boucher 1976, ibid.). Nous avons vu d’ailleurs supra les
problèmes posés par la fabrication de telles statuettes sur le
site des Aiguières (p. 65 : II.3. Le travail du bronze).
Le caducée détaché d’un Mercure comme le gouvernail
d’une Fortune nous informent sur la présence de telles
statuettes sur le site. La main no 557, quant à elle, a pu
appartenir à diverses statuettes (Minerve : ibid., pl. 51,
236 s. ; Kaufmann-Heinimann 1977, pl. 65, 64 ; Junon :
Leibundgut 1976, pl. 31, 28 ; Lare : la même, ibid.,
pl. 16, 16 ; Leibundgut 1980, 36-37, 31 ; KaufmannHeinimann 1977, pl. 54, 52 ; Genius : ibid., pl. 51, 50 ;
Fleischer 1967, 177, 147 ; prêtre ou offrant : Menzel
1960, pl. 30, 24) ; on n’en tirera donc aucune conclusion, pas plus que du serpent no 558 ou du pied no 559.
La présence de quelques grands bronzes semble établie
par les fragments nos 561 à 563 : nous n’avons bien sûr
aucune indication sur les sujets qu’ils pouvaient représenter. Peut-être ces fragments, du reste peu nombreux,
ont-ils seulement été récupérés ailleurs et conservés en
prévision d’une refonte, comme on l’observe fréquemment tout au long de l’Antiquité.
V. LA VAISSELLE
Il s’agit de vestiges très fragmentaires, détachés ou
brisés, issus de cruches, bols et bassins, simpulum, casseroles, situles, lampe, cuillers et couteaux.
1. CATALOGUE
— Cruches (fig. 40)
On regroupe sous ce terme toutes les formes fermées,
destinées à contenir et à verser des liquides.
564. Base d’une anse ; L. act. 37 mm ; l’attache se divisait en deux appendices allongés, recourbés sous l’attache.
565. Poucier delphiniforme, sond. 7b, c.2 ; ht. 23,
5 mm ; riveté sur un couvercle à charnière, il formait
poucier grâce à sa queue relevée à angle droit.
566. Id. ; ht. 21 mm.
— Bols et bassins (fig. 40)
567. Anse ; L. 35 mm ; formée d’une simple tige
recourbée, elle était fixée au vase par une applique en forme de feuille.
568. Poignée ; L. 49, larg. 68 mm ; elle s’adaptait sur
un bol ou un skyphos de 12 cm de diamètre, sur la lèvre
duquel elle était soudée, probablement maintenue en
dessous par un doigtier.
– 143 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 40 – Éléments de vaisselle en bronze, 564 à 576 (éch. 1/1).
– 144 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
569. Poignée ; L. 46, larg. 51 mm ; forme plus arrondie que la précédente, mais probablement destinée à un
bol du même genre. Près de l’embouchure, trace d’une
estampille en creux illisible, placée dans un cartouche
rectangulaire de 8 x 3,5 mm.
570. Anse ; L. act. 53 mm ; en forme de U et surmontée d’un bouton, elle était soudée à l’aide de ses
extrémités crochetées sur la lèvre d’un bassin de taille
réduite (probablement 18 à 25 cm de diamètre).
— Simpulum (fig. 40)
571. Fragment de manche ; L. act. 24, larg. 24 mm ; il
s’agit de la partie centrale du manche plat, probablement
terminé par un cuilleron perforé, d’un petit simpulum
coulé de type Aislingen.
— Anses (fig. 40)
572. Anse mobile, section polyédrique ; L. 42 mm ;
573. Id. ; L. 39 mm.
574. Id. ; L. act. 57 mm ; incomplète.
575. Id. ; L. act. 27 mm ; tordue.
576. Id. ; L. act. 36 mm ; brisée.
577. Axe de boucle ; L. 22 mm ; il pivotait sur la boucle
grâce aux cavités coniques ménagées à chaque extrémité.
— Casseroles (fig. 42)
578. Support, sond. 11, c.4 ; L. 38 mm., support
arqué, échancré à chaque extrémité.
579. Id., HS ; L. 25,5 mm ; en forme de simple pelte.
580. Id., sond. 3, c.3 ; L. 24 mm ; id.
581. Id., foyer de l’artisan “plombier”, sond. 3 ;
L. 21 mm ; id.
582. Id. HS ; L. 19 mm ; id.
583. Id. ; L. 16,5 mm ; id.
584. Id. ; sond. 1, c.3 ; L. 29 mm ; id.
585. Id., HS ; L. 28 mm ; 3 ponctuations.
586. Id. ; L. 20 mm ; 2 ponctuations.
587. Id. ; L. 28 mm ; 3 ponctuations, celle du centre
cerclée.
588. Id. ; L. 23,5 mm ; 2 ponctuations cerclées.
589. Id. ; L. act. 24 mm ; 3 ponctuations cerclées.
590. Id., sond. 1, c.3 ; L. 20 mm ; id.
591. Id., sond. 3, c.3 ; L. 27 mm ; schéma plus complexe, à appendices latéraux.
592. Id., HS ; L. 29 mm ; forme ornée de fleurons.
593. Id. ; L. act. 27,5, restitution 38 mm ; fleurons se
rejoignant à la partie supérieure.
Fig. 21 – Parallèles pour les nos 564 (a, b), 565 (e), 568 (et 569 ?) (c et d), 570 (f ) et 571 (g et h) ; a, Nîmes (d’après l’original) ;
b, Augsburg-Oberhausen (d’après Hübener 1973) ; c et d, Nimègue (d’après den Boesterd 1956) ; e, musée de Nimègue (ibid.) ;
f, Murviel-lès-Montpellier (d’après l’original, Soc. Arch. Montpellier) ; g, Nimègue (d’après l’original, Musée de Leyde) ;
h, Saint-Saturnin/L. (d’après l’original) (éch. 1/3).
– 145 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 42 – Supports de cruche (578), de “casseroles” (579 à 599), de poêlon (600) et de situles (601 et 602) ;
bronze, sauf no 600, plomb (éch. 1/1).
– 146 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
594. Id., sond. 3, c.3 ; L. 25,5 mm ; id.
595. Id., HS ; L. act. 28, restit. 39 mm ; id.
596. Id., sond. 3, c.3 ; L. 20,5 mm ; id.
597. Id., HS ; L. 20,5 mm ; id.
598. Id. ; L. act. 19 mm ; id.
599. Id. ; L. act. 20 mm., restit. 28 mm ; id.
— Poêlon
600. Support en plomb en forme de coquillage, dim.
34 x 31,5 mm.
L’observation d’un tel coquillage en plomb, encore fixé
sous un poêlon en bronze de type Aylesford, conservé au
musée de Nîmes, permet de préciser la fonction de ces
objets nettement plus courants que les vases ou fragments
de manches. De tels coquillages en plomb, isolés, ont été
signalés, en Gaule, sur divers sites du Ier s. av. n.è.
(Feugère, De Marinis 1991, p. 112, Liste 5).
— Situles (fig. 42)
601. Support (de situle ?) ; L. 49, ép. 4,5 mm ; même
forme que le no 135.
602. Id. ; L. 47, ép. 5,5 mm ; id.
603 à 618. Seize supports en plomb pour situles de
bronze (non ill.) ; L. 20 à 35, larg. 15 à 25, ép. 8 à
17,5 mm ; ce sont des parallélépipèdes approximatifs,
souvent arqués dans le sens de la longueur, qui peuvent
montrer des traces d’usage sur la face exposée aux chocs.
Ils étaient fixés par brasure, trois par trois, sous le fond
légèrement bombé des situles, et pouvaient donc se détacher facilement à la suite d’un choc. La présence de supports en plomb indique naturellement que, comme les
“casseroles”, les situles sont des vases destinés à la conservation des liquides et ne vont pas sur le feu.
— Lampe (fig. 43)
619. Couvercle ; diam. 24 mm : rondelle moulurée
munie, à l’aide d’une clavette repliée par-dessous, d’un
anneau central de suspension.
— Clavettes (fig. 43)
620. L. 19 mm ; clavette semblable à celle du couvercle
no 619, et pouvant avoir servi au même usage.
621. L. 15 mm ; id.
— Cuillers (fig. 43)
622. Cochlear ; L. 115 mm, diam. l9 mm ; manche terminé en pointe, cuilleron circulaire.
623. Id., en os ; diam. 21 mm ; cuilleron incomplet
(non ill.).
624. Id. ; L. act. 28 mm, diam. 23 mm ; incisions en
chevrons sur le départ du manche.
625. Id. ; L. 98,5 mm, diam. 20,5 mm ; le décor
tourné du centre du cuilleron rappelle celui des exemplaires en bronze ou en argent.
626. Id. ; L. act. 98, restit. env. 123 mm ; cuilleron
étranglé, manche à décrochement, de section rectangulaire.
627. Id., en os ; L. act. 52 mm ; cuilleron piriforme,
deux chevrons gravés au dos.
628. Ligula en os ; L. act. 47 mm ; cuilleron fragmentaire d’une grande cuillère.
— Couteaux (fig. 44)
629. Petit manche en os, sond. 10, fosse 1 ; L. act.
67 mm ; section aplatie creusée de deux sillons médians ;
à l’intérieur, reste de la soie en fer, de section rectangulaire.
630. Manche en os ; L. 70, avec la soie 79 mm ; section
rectangulaire, avec à l’intérieur les restes de la soie qui, en
s’oxydant, a fait éclater l’os.
631. Fragment de manche, fosse 1 (ou salle A ?) ;
L. act. 57 mm ; fragment de section semble-t-il carrée,
aux angles très arrondis (non ill.).
632. Robuste lame en fer, avec soie de section quadrangulaire ; L. act. 153 mm.
633. Autre exemplaire fragmentaire, également en fer ;
L. act. 155 mm.
2. COMMENTAIRE SUR LA VAISSELLE
L’étude des fragments de vaisselle métallique, assez fréquents sur les fouilles terrestres, présente sur celle des vases
complets un avantage non négligeable : alors que les vases
entiers ne se conservent que de façon exceptionnelle et
sont susceptibles d’avoir été utilisés sur une longue période, ces éléments dispersés nous procurent, eux, une
vision beaucoup plus complète des vases effectivement en
usage sur un site pendant une période donnée.
L’attache no 564 appartient ainsi à une anse élégante
qui s’adaptait sur un petit balsamaire d’époque
augustéenne, comme l’indique le contexte d’une anse
similaire d’Augsburg-Oberhausen. Alors que les quelques
objets de même forme étaient tous isolés, j’ai d’abord pu
observer la trace caractéristique de la base de ce type d’anse
sur un balsamaire de Volterra, qui a ainsi donné son nom
à la série (Feugère 1994, p.155, fig. 15) Les parallèles n’étaient pas nombreux (Oberhausen : Hübener 1973,
pl. 24, 21 [ici fig. 20, b] ; Délos : Déonna 1938, pl. LVII,
no 599 ; Vertault, Côte-d’Or : Feugère 1994, fig. 14,
no 42 ; Société Archéologique de Montpellier, en cours
– 147 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 43 – Couvercle de lampe (619), clavettes (620, 621) et éléments de vaisselle (622-628) ;
619-621, 626, bronze ; 622-625, 627, 628, os (éch. 1/1).
d’étude ; Vindonissa, rens. Chr. Holliger ; Tunisie, coll.
part.). Un autre vase entier, mais ayant perdu son anse,
est apparu ensuite à Arezzo. Un peu plus tard, j’ai enfin
pu regrouper à Nîmes les deux éléments disjoints, corps
et anse, d’un exemplaire intact trouvé en 1844 dans une
tombe du début du Ier s. de n.è. (Fiches, Veyrac 1996,
p. 400, fig. 310, tbe 44). Ce balsamaire complet (ici fig.
20, a) représente à ce jour le meilleur exemple connu de
cette forme de vase.
Les pouciers delphiniformes, montés sur les couvercles à
charnière de cruches martelées (?), abondent au Ier s. de n.è.
(Haberey 1948, 432, fig. 44, 10 [ép. de Néron] ; M.H.P.
den Boesterd 1956, 245 [fin du Ier s.] ; Bechert 1974, 101,
fig. 79, 3 ; Risstissen : Ulbert 1959, pl. 64, 6 ; Burghöfe :
ibid. pl. 52, 7), mais se rencontrent encore assez souvent
dans des contextes plus tardifs, jusqu’au IIIe s. La forme
du vase sur lequel s’adaptaient les anses nos 567 et 568
est, en revanche, inconnue. Le second peut néanmoins
– 148 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 44 – Manches, 629 et 630 ; couteaux, 632 et 633 ; 629 et 630, os (éch. 1/1) ; 632 et 633, fer (éch. 1/2).
êre rapproché de bols à bec verseur (“saucières”), d’origine
probablement campanienne et datés du Ier s. de n.è.
(fig. 41, c et d). Le no 569 est assez proche d’une poignée de Mandeure (Doubs), et un exemplaire identique
a été trouvé sur l’oppidum d’Aumes (Hérault), avec la
marque OPPI (den Boesterd 1983, no 234 ; Aumes : en
cours d’étude). La forme, très spécifique, a été étudiée il
y a quelques années par M. Bolla (1994).
On connaît beaucoup mieux les bassins coulés sur lesquels s’adaptaient deux anses, analogues à notre no 570 :
type Eggers 97. D’assez nombreux exemplaires peuvent
être répertoriés en Gaule méridionale (Lyon, Alignan/V.,
Saint-Saturnin, Nîmes, Espeyran, Ambrussum, Murviel
et Fréjus : Feugère 1986, p. 102, fig. 83, carte aujourd’hui incomplète) et ceux d’entre eux qui sont datés se
placent ici au début ou dans la première moitié du
Ier s. apr. J.-C. (fig. 41, f ), plus rarement la période flavienne. D’autres exemples de ces bassins, ou de leurs
anses, sont connus par exemple en Bourgogne (Savigny,
Lux et Vertault), en Grande-Bretagne (Londres, Camulodunum), aux Pays-Bas (Nimègue, Vechten), en Allemagne
(Bonn, Mayence, Bingen, Kempten) et en Suisse (Augst),
ainsi que dans le Tessin et en Campanie (Savigny :
Boucher, Tassinari 1971, p. 154 [diam. 48,3 cm, anses
disparues] ; Montbellet : dragages de la Saône, conservé
au Musée Denon à Châlon-sur-Saône [rens. L. Bonnamour] ; Londres : une paire d’anses isolées, L. 100 mm.,
prov. “Nat. Safe Deposit Co.”, Walbrook [Mus. of
London, Inv. 16 321 A] ; Camulodunum, 4 ex. de la période VI, 61-65 apr. J.-C. selon Hawkes et Hull 1947, pl.
XCIX, 15, 16 et p. 332 ; Nimège : den Boesterd 1956,
p. 185 [tombe vers 200 apr. J.-C.] ; Mayence : Behrens,
Brenner 1911, p. 109, fig. 26, 71 et Behrens 1912, 89,
fig. 5, 30 ; Bingen : “tombe du médecin”, vers 100 apr. J.-C. ;
Kempten : Flügel 1993, pl. 28, 57-62 ; Como 1925,
p. 154, fig. 1-6 ; Murano-Liverpool, tombe 33, datée par
N. Lamboglia de 15-30 apr. J.-C. : Simonett 1941, pl. 14,
13, 1 et p. 94, fig. 79 ; Pompéi : Pernice 1925, p. 11,
fig. 11-12 ; « nombreux exemplaires en Campanie », selon
Tassinari 1975, à propos du no 77 ; au Magdalensberg au
début de n.è. : Deimel 1987, pl. 19).
Le type de simpulum auquel appartenait le fragment de
manche no 571, est également très répandu et bien daté
du Ier s. de n.è. (fig. 20, e), dit “type Aislingen” (Hübener
1973, pl. 24, 9, mais s’agit-il bien d’un témoin lié au
camp augustéen ? Il semble en effet que certains objets
– 149 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
d’époque Tibère-Claude témoignent sur ce site d’une
réoccupation légèrement postérieure : fibules pl. 28,
nos 10 et 12-17 ; sigillées Drag. 24/25 publiées par Ulbert
1960, pl. 13, 1-3. La chronologie de ce site a été discutée
par Goudineau 1968, p. 54-55 et surtout p. 310-315).
Les exemplaires les plus anciens que l’on connaisse semblent être ceux d’Augsburg-Oberhausen et de Sierre
(Viollier 1909, p. 198 et pl. VIII, 5). Compte tenu des
doutes qui planent sur le contexte du premier, on peut
considérer que ce type apparaît vers 10-15 apr. J.-C. pour
durer, sous des formes diverses, jusqu’à l’époque flavienne
(pour le type en général, cf. Radnoti 1938, p. 101-102,
no 43, et surtout Mackensen 1978, p. 45 s. ; on doit à
J. Werner la première carte de répartition de ces récipients : 1954, carte 2, aujourd’hui très incomplète). La
popularité de ces récipients, certainement liés à la consommation du vin et à la nécessité de le débarrasser des herbes
et aromates qu’on y mêlait au Ier s., a été considérable : on
les rencontre dans la plupart des provinces impériales, de
l’Atlantique à la frontière proche-orientale.
Les objets nos 572 à 577 ont été autrefois interprétés
comme des boucles de ceinture (Feugère 1981, nos 19 et
21 ; 1986, no 75). Cette erreur doit être rectifiée : en fait,
leurs deux pointes affrontées peuvent se loger, soit dans une
applique coulée (par exemple : Deimel 1987, pl. 20-21),
soit sur un cylindre aux extrémités creusées en cône,
comme notre no 577. Ces deux montages appartiennent
au domaine de la vaisselle et doivent donc être retirés des
militaria. Les formes concernées par ces fragments peuvent être des bassins, mais aussi des types particuliers de
“casseroles” pourvues d’une anse articulée à l’opposé
du manche.
Faute d’une étude spécifique des supports de vases, il
n’est pas toujours facile d’attribuer chacun de ces objets à
une forme précise, mais il est clair que chaque catégorie
de vase était pourvue de supports différents. Le no 578,
en arc de cercle plat, doit avoir équipé une cruche, dont
un exemplaire bien conservé est fourni par la découverte
de Thorey (Baratte et al. 1984, pl. 39, 116). Les exemplaires en forme de pelte équipaient pour la plupart la
forme improprement dénommée “casserole”, puisque ces
supports prouvent à eux seuls qu’on ne la mettait pas au
feu. Si on attribue à un même récipient les supports de
même taille et de même dessin, le nombre de ces objets
indique un total d’au moins 18 casseroles utilisées sur le
site (chiffre qui n’a de sens, bien sûr, que par rapport aux
vestiges laissés par les autres vases métalliques). Cette
importance relative pourrait s’expliquer par le fait que,
tout comme les armes et les outils, les trullae font partie
du paquetage militaire, comme le montrent les reliefs de
la colonne trajane (Connolly 1981, p. 239). La présence
de plusieurs supports dans le foyer du sondage 3, autour
duquel on a relevé les traces d’un travail du plomb et,
sans doute, de l’étain, montre que les occupants du site
savaient, à l’occasion, ressouder au fond des vases les supports qui s’en étaient détachés (à moins qu’il ne s’agisse
là, précisément, que d’une utilisation accidentelle d’un
vase de ce type pour la cuisson).
La forme la plus ancienne de ces supports est celle qui est
ajourée et pourvue de fleurons. Elle a été signalée sous des
casseroles d’époque augusto-tibérienne : par la suite, la forme devient pleine, plus ramassée ; les fleurons eux-mêmes
disparaissent aux extrémités et sont remplacés par des
cercles oculés (sur des casseroles Tassinari G 1200 : Breščak
1982, nos 3-5), qui disparaissent ensuite. Cette évolution
est néanmoins assez rapide et se situe sans doute tout entière dans la première moitié du Ier s. : la forme la plus simple
(nos 579-583) apparaît sur des casseroles de type Tassinari
G2100, dont la fabrication semble commencer au milieu
du Ier s., ou un peu auparavant (par exemple Breščak 1982,
no 15 ; Baratte et al. 1984, no 90 ; Feugère 1997).
Récipient collectif, la situle est bien moins représentée
dans notre série, d’autant que les deux supports nos 601 et
602 semblent avoir appartenu au même vase. Cette appréciation doit néanmoins être relativisée par l’abondance des
supports en plomb (ci-dessous nos 603 à 618), de loin les
plus répandus, comme c’est le cas dans l’ensemble de la
Gaule méridionale. Les reliefs sculptés nous apprennent
du reste qu’avec la “casserole”, la situle fait partie du
paquetage individuel du soldat en campagne.
L’identification du couvercle no 619 est assurée notamment par un exemplaire tout à fait similaire, en place sur
une lampe du Ier s., très bien conservée avec sa chaîne et son
crochet, dans la tombe des Terres Blanches à Murviel-lesMontpellier (conservé à la Société Arch. de Montpellier).
L’étude des cuillers d’os et de bronze a bénéficié du précieux travail d’E. Riha et W. B. Stern sur les exemplaires
d’Augst (Riha, Stern 1982 : tableau synoptique et chronologique pl. 33). La forme la plus simple des cochlearia
en os ou en métal (nos 622-624) se rencontre à Augst dès
la période Tibère-Claude, et appartient principalement
aux Ier et IIe s. ; on la rencontre encore, mais sporadiquement, au début du IIIe s. Contrairement à l’opinion
exprimée parfois (Strong1966, p. 178), la forme ovale du
cuilleron existe, en bronze, aussi précocement (Riha,
Stern 1982, p. 144). Les quelques parallèles en os connus
pour notre no 627 ne sont malheureusement pas datés
(Béal 1983, 796 (Lyon-Trion), avec références à Lyon,
Vendée, Chypre). En revanche, le cuilleron étranglé de
notre no 626 n’apparaît pas avant la deuxième moitié du
IIe s., et caractérise plutôt le IIIe s. C’est donc à la phase II
des Aiguières qu’on rapportera cette cuiller. L’unique
exemplaire de ligula (no 628) pose problème : rares à
Augst (5 ex. contre 273 cochlearia !), les ligulae y sont
datées du IIIe s. ; la présence d’un exemplaire complet
– 150 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
dans l’épave claudienne de Port-Vendres II montre néanmoins que ce type existe déjà au Ier s. (Riha, Stern 1982,
p. 24 ; Colls et al. 1977, p. 123 et 127, fig. 49 ; autres
exemples à Mainz : Mikler 1997, pl. 14).
laboratoire de Draguignan, la perle en matière rose, opaque
et assez friable qui décore le centre, est en feldspath.
645. Type 30c2 ; larg. 32, ht. 33, 5 mm (ardillon non
compris).
Le manche de petit couteau (ou rasoir ?) no 629 appartient à un type bien homogène, daté du « Ier s. apr. J.-C. et
du début du IIe s. au plus tard » (Béal 1983, section A.IV.2 ;
sur ce type, cf. également Greep 1982, p. 91-100). Nous
renvoyons, pour son usage, à la discussion évoquée ci-dessus à propos du no 687 (alternative rasoir/couteau à calame ?). C’est en revanche sur un grand couteau, du type des
nos 632 ou 633, utilisable à la cuisine ou pour la boucherie,
que s’adaptait le robuste manche no 630, muni d’une garde
(un exemplaire bien conservé avec sa lame de fer, inédit, à
Oberstimm : Archäologische Staatsammlung, Munich).
— Agrafe à double crochet (fig. 46)
La fonction de cet objet est la même que celle des
fibules, mais sans système d’articulation ; les deux extrémités sont simplement repliées en crochet et se fichaient
dans la masse du tissu. Les agrafes à doubles crochet,
presque systématiquement percées, étaient souvent utilisées en paires reliées par une chaînette. La présence de
cet objet témoigne d’une fréquentation du site aux VIIeVIIIe s. de n.è.
646. Agrafe à double crochet ; L. 35 mm.
VI. LES ACCESSOIRES
DE LA VIE QUOTIDIENNE
1. LA PARURE ET L’HABILLEMENT
On décrit ici les fibules, épingles à cheveux, bracelet,
perles et cabochon, boucles d’oreilles, bagues et intailles.
Le catalogue de tous les types de chaque catégorie précède les commentaires.
Catalogue
— Fibules (fig. 45 et 46)
634. Fibule léontomorphe, type 18b2 (Feugère 1985)
(photo fig. 2) ; L. 26 mm1 ; la tête de bovidé fixée entre
les deux pattes antérieures du lion est rapportée, et maintenue en dessous par deux languettes retournées.
635. Type 22a2a ; L. 38 mm.
636. Type 22a2a, sond. 7a, c.2 ; L. act. 53 mm
(ardillon non compris).
637. Type 22b1, Berme 1-3, c.2 ; L. act. 47 mm (le
bouton terminal s’est détaché).
638. Type 22b1, sond. 7-8, c.2 ; L. 46 mm.
639. Type 22b2 ; L. 49 mm.
640. Type 22b2, surface ; L. act. 56 mm.
641. Type 22e, Fosse 1 ; L. 55 mm.
642. Type 23dl ; L. act. 49 mm.
643. Type 24dl ; L. 37 mm ; décor très corrodé.
644. Type 27a1, sond. 2, c.4 ; diam. 25 mm ; la collerette ajourée, qui rejoignait la circonférence, a presque totalement disparu ; selon R. Boyer, qui a restauré la fibule au
— Épingles (fig. 47)
647. Épingle à buste, os (v. aussi fig. 48 ; sond. 10,
c.4 ; L. act. 84 mm ; l’épingle est surmontée d’un buste
sculpté en ronde-bosse, posé sur une collerette décorée
d’incisions obliques. C’est une représentation féminine,
les cheveux ceints d’un bandeau et ramenés en arrière en
un chignon. Le visage est encadré par deux rouleaux bouclés, mais l’arrière du crâne est peu détaillé.
648. Id., os (v. aussi fig. 48) ; L. act. 76 mm ; même
type et même coiffure, sans les rouleaux latéraux.
649. Id., os (v. aussi fig. 48) ; L. act. 58 mm ; coiffure
de même schéma, mais le travail des mèches donne une
impression de “casque” beaucoup plus lourde.
650. Type à tête en forme de pomme de pin, os ; L. act.
30 mm (non ill.).
651. Grande épingle, os ; L. act. 134 mm.
652. Type sans tête individualisée, os ; L. 101, 5 mm
(non ill.).
653. Type à tête mobile, disparue, os (non ill.) ; L. act.
155 mm ; le sommet, muni par le tourneur d’un petit
tenon cylindrique, devait recevoir, à l’origine, une tête
sculptée à part et rapportée.
654. Tête mobile, os ; diam. 10, 3, ht. 8 mm ; cylindre
à sommet arrondi, percé à la base d’un trou permettant
de le fixer sur un fût d’épingle analogue au no 20.
655. Type à tête polyédrique ; L. 43, 5 mm ; la tête a été
obtenue à partir d’un cube, dont les angles ont été rognés.
656. Grande épingle (?) à tête conique, os ; L. act. 199,
5 mm.
— Bracelet (fig. 49)
657. Bracelet ouvert, sond. 4, c.3, diam. ext. 49, int.
44 mm ; la moitié conservée présente une section rectangulaire, légèrement arrondie à l’extérieur. Le bracelet
– 151 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 45 – Fibules 634 à 645, bronze (éch. 1/1).
– 152 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 46 – 634. Fibule, vue de face et de profil
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ) ;
646. Agrafe à double crochet, bronze (éch. 1/1).
devait être primitivement décoré de 4 sections délimitées
par des incisions transversales, les extrémités étant grossièrement façonnées en têtes de reptiles.
— Perle (fig. 49)
658. Perle en nacre, de forme ovoïde, taillée dans un
coquillage ; L. 15, larg. 11 mm ; elle est percée d’un trou
longitudinal et pouvait prendre place dans un collier ou
un pendant.
— Cabochon (fig. 49)
659. Cabochon en verre ; 13 x 10, ép. 3,5 mm ; matériau vert foncé, transparent, avec quelques bulles ou
impuretés. Le verre est souvent utilisé en cabochon dans
la bijouterie romaine.
— Boucles d’oreilles (fig. 49)
660. Fragment d’un anneau ouvert ; diam. restit. env.
22 mm ; la section semi-ovalaire permet de rattacher cet
objet à la catégorie encore peu étudiée des boucles
d’oreilles en bronze.
661. Perle, cornaline ; L. 9 mm ; elle a dû orner un
pendant, peut-être en or, comme on en rencontre souvent sur les boucles d’oreilles d’époque romaine.
— Barrette de chignon (?) (fig. 49)
662. Plaque percée de deux trous ; ivoire dentaire ;
L. 83 mm ; l’artisan s’y est pris à deux fois pour percer
cette plaque, preuve qu’il ne s’agit sans doute que d’un
bricolage effectué par un artisan non professionnel, sur
un matériau de récupération.
L’interprétation de cet objet pose problème, la suggestion ci-dessus ne s’appuyant que sur des comparaisons
ethnographiques et modernes.
— Bagues (fig. 49)
663. Bague à chaton plat, inorné ; diam. act. 20 mm ;
le chaton n’est constitué que par l’élargissement, dû à un
léger martelage, d’une partie de l’anneau.
664. Bague à chaton creux (v. aussi fig. 50) ; diam. ext.
16,5, int. 15 mm ; une intaille, aujourd’hui disparue,
devait occuper le logement ovale (9 x 7 mm.).
665. Bague à cabochon, bronze étamé (ou argenté ?)
(v. aussi fig. 50) ; diam. ext. env. 20 mm, int. env.
18 mm ; l’anneau est décoré de quelques incisions, de
part et d’autre du chaton, qui contient lui-même un
cabochon de verre bleu pâle retenu par quatre griffes
(objet médiéval).
– 153 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 47 – Épingles 647 à 656 ; 655, bronze ; 647 à 651, 654, 656, os (éch. 1/1).
– 154 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 48 – Détail des épingles à bustes 647 à 649 (clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
— Intailles (fig. 51)
666. Agate rayée, ou onyx ; L. 12,7, larg. 11, 8, ép.
2,8 mm ; la Victoire habillant un trophée ; la déesse,
ailée, pose le pied gauche (suivant l’usage généralement
accepté, les intailles sont décrites sur l’empreinte) sur un
petit rocher derrière lequel émerge un arbre, support
naturel du trophée. Celui-ci comprend déjà une cuirasse
(et semble-t-il, pas de casque) ; la déesse est en train d’y
fixer un bouclier.
667. Onyx (?) ; L. 11, 7, larg. 11, ép. 6, 1 mm ; tête de
Minerve à droite, coiffée d’un casque corinthien dont le
long cimier retombe en ondulant derrière sa nuque.
668. Cornaline ; L. act. 19,7 (restit. 30/35 mm.), larg.
act. 25, ép. 4,6 mm ; seule subsiste la moitié inférieure
d’un personnage représenté en buste, et tournant légèrement la tête à gauche. On distingue le bas d’un visage
glabre, aux traits pleins, et un rameau émergeant au-dessus de l’épaule droite.
669. Onyx gris-noir ; L. act. 8, larg. 12, ép. 2, 2 mm ;
grylle : la moitié conservée comporte une tête jeune et
glabre à droite, dont la coiffure se confond avec une tête
de Silène chauve et barbu.
— Agrafe de ceinture (fig. 49)
670. Agrafe ; L. 51 mm ; de forme triangulaire et comportant deux trous ouverts vers l’arrière, elle est munie, à
l’extrémité opposée, d’un petit crochet venu à la fonte.
Objet protohistorique (v. infra).
Commentaire
sur les objets de parure et d’habillement
Bien que réunis ici selon des critères fonctionnels, ces
objets ne forment pas un ensemble homogène : l’utilisa-
tion qu’on a pu en faire dans le contexte local, la chronologie bien sûr, doivent nous amener à nuancer et à préciser
les interprétations. Les lignes qui suivent sont destinées à
permettre une analyse plus détaillée de l’ensemble, analyse
naturellement limitée par la rareté des contextes stratigraphiques qui ont été enregistrés pour ces objets.
La première fibule appartient à un type relativement
rare, mais aujourd’hui connu : c’est une variante à charnière du type léontomorphe F.18bl, à ressort protégé, diffusé dans toute la Gaule et au-delà, à partir d’un atelier
situé au Mont-Beuvray (Feugère 1985, p. 280). Fabriqué
au début de l’époque augustéenne, ce type est fréquent
dans des contextes des environs du changement d’ère
(Mont-Beuvray, Dangstetten, Neuß) et du début du
Ier s. apr. J.-C. (Roanne, Saint-Marcel, Augst).
La série des types “d’Aucissa” (nos 635 à 641), qui fournit 58 % du total des fibules des Aiguières, illustre l’évolution de ce modèle à partir des schémas les plus anciens,
jusqu’au type classique 22b2. Compte tenu de l’apparition précoce de ce type sur certains sites militaires, comme Dangstetten ou Oberaden, il n’y aurait néanmoins
aucun inconvénient à placer toute cette série à l’époque
augustéenne, comme nous y incite la proportion importante de modèles anciens, au nombre desquels il faut
d’ailleurs compter le no 641 (le profil très tendu de cette
fibule évoque en effet les types précoces 21 et 22a ; le
type 22b cesse sans doute d’être fabriqué après la période
claudienne). Il est également tentant de rapprocher cette
proportion relativement importante du type 22 des
chiffres obtenus sur d’autres sites militaires du Ier s.
(Feugère 1985, p. 319). Dépassant fréquemment 50 %,
ceux-ci nous montrent à l’évidence que la fibule
d’Aucissa représentait le type le plus fréquemment utilisé
par les soldats romains – légionnaires et auxiliaires –,
– 155 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 49 – Parures et accessoires de vêtement : 657, 660, 663 à 670, bronze ; 658, nacre ; 659, verre ; 661, cornaline ; 662, ivoire dentaire (éch. 1/1).
notamment dans les provinces occidentales de l’Empire
(voir les centaines de fibules d’Aucissa provenant de
Vindonissa, au musée de Brugg, ainsi que la fréquence de
ce type en Italie). Ce modèle est cependant tellement fréquent sur les sites civils qu’on hésite encore à le considérer comme d’usage exclusivement militaire.
Le type 23d1 (no 642) se rencontre essentiellement à
l’époque claudienne, mais couvre, d’une manière générale,
la période 20/70 apr. J.-C. environ. Quant au type 24d1,
c’est un modèle caractéristique de la pleine époque claudienne (Feugère 1985, p. 344).
– 156 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
no 646. Ce type d’objet, fréquent dans les inhumations au
point de s’être attiré l’appellation, trop exclusive, d’“agrafe de linceul”, ne se rencontre en effet qu’au Haut
Moyen-Âge (Pétrequin et al. 1980, p. 218) ; les quelques
tentatives pour faire remonter ces objets au Bas-Empire
(Fouet 1963), voire au début de notre ère (Jigan, Marin
1984), nous semblent relever d’intrusions stratigraphiques ou d’interprétations contestables.
Fig. 50 – Détail des bagues 664 et 665
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
Moins étudiées, les fibules pénannulaires analogues à
notre n°645 fournissent généralement des indications
chronologiques moins précises. Le type 30c2 appartient
néanmoins au courant du Ier s. apr. J.-C.
Cette série, pour moitié augustéenne, représente donc
un lot relativement homogène sur le plan chronologique ;
il n’en va pas de même pour l’agrafe à double crochet
Les 12 épingles fournissent une série d’une abondance
inattendue, compte tenu de l’utilisation exclusivement
féminine de ces objets dans l’Antiquité. Les trois exemplaires à buste forment le groupe le plus remarquable,
tant par la rareté intrinsèque de ces objets que par leur
homogénéité typologique. Il s’agit à Fréjus du premier
exemple d’un type d’épingle qui se développera surtout à
partir des Flaviens et au IIe s. (Béal 1983, A.XXI.8) ; la
coiffure est en elle-même typique de l’époque julio-claudienne (Polaschek 1972), et une datation au milieu du
Ier s. est confirmée par le contexte archéologique de nombreux exemplaires.
Des épingles tout à fait similaires sont connues en Italie
(Capini, Di Niro 1991, p. 291, e93 ; p. 312, pl. 11e, e93),
Fig. 51 – Intailles 666 à 669, fortement grossies (mais les sections sont à l’échelle 1/1)
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
– 157 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
à Ampurias (Serra 1944, no 2), à Saint-Bertrand-deComminges, à Ambrussum (dans un contexte du milieu
et de la deuxième moitié du Ier s. : Manniez 1984, p. 65
et fig. 14, no 216), dans la vallée du Rhône (coll.
Comarmond au British Museum, inv. 51.8-13.250), à
Rouen (Gallia 1980 [2], p. 357, no 11), ainsi qu’en
Bretagne (Londres : Greep 1983, p. 393, fig. 250) et en
Rhénanie (Worms, au musée; Mainz : Mikler 1997,
pl. 36, 9). Il faut donc voir dans ces épingles de facture
caractéristique une production de série, d’époque claudienne, dont l’atelier reste à localiser. La bonne diffusion
de ce type sur le pourtour méditerranéen laisse cependant
supposer une production italienne.
L’épingle no 649, à tête en forme de pomme de pin,
correspond à la variante A.XXI.1a de J.-C. Béal (Béal
1983, A.XXXI.8), qui apparaît selon cet auteur dans la
période Claude-Néron : on aurait donc là l’un des
témoins les plus récents de la phase I du site (Rogers
1981, p. 257-264).
Classable dans la section A.XX.15 de J.-C. Béal, l’objet
no 651 est de fonction incertaine. Faut-il y voir un exemplaire d’acus discriminalis, ces grandes épingles, souvent
en matériau précieux selon les auteurs, et dont se servaient les dames romaines pour traiter et maintenir leur
coiffure ? À Conimbriga, de tels objets sont néanmoins
interprétés comme des fuseaux. La tête en forme de
pavot, bien conservée à Fréjus, a disparu sur la presque
totalité des objets analogues, datés pour la plupart du
Ier s. de n.è. (Alarcão et al. 1979, p. 129, pl. X, 130
et 131 ; Béal 1983, A.XX.15).
Beaucoup moins typique est, en revanche, l’épingle
no 652 sans tête individualisée (ou “à sommet plat”) : ce
modèle très fréquent, car ne posant aux artisans aucune
difficulté technique, est attesté, selon J.-C. Béal, « au
moins du Ier au début du IVe s. apr. J.-C. » (Béal 1983,
A.XX.2). Les modèles à tête mobile (nos 653 et 654) semblent également couvrir une longue période, des Ier-IIe au
IVe s. (ibid. A.XX.12).
C’est en revanche à la série des vestiges les plus tardifs des
Aiguières qu’il faut rapporter l’épingle à tête polyèdrique
no 655. Le parallèle géographiquement le plus proche nous
est fourni par le sarcophage d’Aelia Maria, découvert à
Saint-Pons en 1908 et conservé avec son mobilier au
Musée de Cimiez : daté du IVe s., il a livré une trentaine
d’épingles de ce type en bronze argenté. Ce modèle, assez
courant, en bronze (Bushe-Fox 1968, pl. LIII, 199 et 101 ;
Boucher, 1971, p. 196 ; en Languedoc : Servian, SaintAdrien, Hérault) existe aussi, à la même époque, en os
(Wheeler 1932, p. 85, fig. 18, 70-74 ; Webster 1975,
p. 216 ; Collis 1978, 180, fig. 75, 5 ; en Gaule, par
exemple à Beaune, en Côte-d’Or (Musée, inv. 44-79) et
dans l’Aisne (Album Caranda, villa d’Ancy, pl. 75), en jais
(Wheeler 1932, 85, fig. 18, 70-74 ; Royal Commission
and historical Monuments 1962, pl. 69, 11 et 16) et enfin
en schiste (Wheeler 1932, p. 85, fig. 18, 70-74).
La grande épingle à sommet conique, no 656, pose également le problème d’identification évoqué à propos du
no 650. Les épingles de grande taille sont-elles liées à l’application de cosmétiques chauds, ou à des coiffures complexes réclamant une armature rigide ? Si tel était le cas,
les objets de ce genre dateraient pour la plupart des environs de l’époque flavienne, ce qui est loin d’être le cas,
notamment à Fréjus (Rogers 1981, p. 257-264 ; pour ce
modèle d’épingle très atypique, Béal 1983, A.XX.4 ; voir
à Apt un exemplaire daté de la fin du IIIe/début
du IVe s. : Dumoulin 1958, p. 220, fig. 27, 1).
Le fragment de bracelet en bronze appartient à une forme rubanée, de section épaisse et régulière, dont les extrémités évoquent des têtes de reptiles approximativement
façonnées. La plupart des bracelets ouverts de ce type
possédant un système de fermeture (boucle ou encoche et
crochet), il est difficile de trouver un parallèle exact à cet
objet ; mais sa forme et son décor permettent de le rapprocher des modèles rubanés, souvent gravés ou
estampés, qui abondent dans les nécropoles à inhumations à partir du début du IVe s. apr. J.-C. (voir par
exemple Clarke 1979, p. 301-314 ; Kenyon 1934,
p. 260, fig. 12, 1 à 4 ; deux exemplaires méridionaux ont
été publiés par C. Tendille, 1979, p. 70, fig. 6, 47 et 48).
Dans le monde germanique, on rencontre à partit du
Ve s. de n. è. des bracelets ouverts à têtes de serpent qui
peuvent avoir inspiré, de plus ou moins loin, le fabricant
de cet objet (Wührer 2000, p. 57, forme C1).
Dans le domaine des perles et cabochons, le no 658
taillé dans un coquillage, est original. Le cabochon
no 659, se retrouve en revanche sur plusieurs bijoux, colliers ou bracelets, le plus souvent en or (Böhme 1978,
notamment fig. 7 : collier du trésor des Lazaristes, à
Lyon ; également Pfeiler 1970, pl. 11, 26, 30 et 31 [colliers et bracelets] ; nombreux autres exemplaires dans
Marshall 1911).
Les boucles d’oreilles en métaux non précieux forment
un groupe encore peu étudié : le no 660 peut être comparé à la boucle no 8 de l’Argentière (Feugère 1981, 4, fig.
6 et 8) puis rapproché des exemplaires protohistoriques
languedociens de même forme publiés par C. Tendille
(1980, p. 99, fig. 2). En Gaule, l’étude régionale la plus
complète reste celle, malheureusement inédite, de
I. Fauduet pour le Centre ; ces divers travaux ne permettent néanmoins pas de dater, sur les seuls critères typologiques, des objets qui semblent avoir peu varié (au moins
pour les formes les plus simples) au cours de l’Antiquité
(Fauduet 1978, p. 353-356 ; voir néanmoins des objets
très similaires en contexte mérovingien : Pétrequin et al.
– 158 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
1980, p. 217, fig. 41, 19-2 (avec bibl.) ; boucles d’oreilles
très proche de la nôtre à Conimbriga : Alarcão et al.
1979, p. 141, nos 213-214, pl. XXXIV).
C’est très probablement à une boucle d’oreille en or
qu’il faut attribuer la perle en goutte d’eau, no 661, en
pierre semi-précieuse (cornaline ?). De tels pendants,
jouant sur les associations colorées, ornent en effet, par
exemple, des boucles en or de Lyon (Pfeiler 1970, pl. 32).
Il est difficile de trouver des parallèles à l’objet no 662,
doublement percé, interprété ici comme un accessoire de
coiffure : une tige souple ou un lien en matière organique, passé dans les deux orifices, peut faire de cet objet
une agrafe à cheveux. La facture très approximative et le
matériau de récupération (dent à peine retouchée) montrent cependant que cette pièce n’a pas été produite par
un artisan.
La bague no 663 se distingue par sa simplicité : inornée,
elle n’en évoque pas moins, par sa forme, les petites bagues
portant un décor incisé sur un petit chaton plat (palme, le
plus souvent), et qui se rencontrent du Ier s. av. au
IIIe s. apr. J.-C (un exemplaire en fer dans la nécropole à
incinération de Cuménal, Hautes-Alpes, Ier s., rens.
L. Alphand ; à Argenton-sur-Creuse : Fauduet 1978, pl. 2,
15 et p. 35 ; Henkel 1913, nos 1474-1488, Ier s. apr. J.-C.).
La bague no 664 appartient à un type extrêmement
répandu au Ier s. de n.è., que ce soit en bronze ou en fer,
et tout à fait caractéristique de cette période ; on pourrait
en citer, en Gaule, de nombreux exemples datés de cette
époque.
L’exemplaire no 665, avec ses incisions encadrant un
cabochon de verre bleuté, maintenu par des griffes, ne
trouve pas place dans les typologies de bagues antiques.
C’est une imitation en bronze d’une bague en argent,
datable des XIIIe-XIVe s., sur la base de parallèles clairement datés par leur contexte stratigraphique (par
exemple, Egan, Pritchard 1991, 330, no 1619).
On s’attardera davantage sur la série des intailles, remarquable par la qualité de gravure de plusieurs exemplaires.
Le no 666 figure un sujet peu courant en glyptique, si on
le compare à celui de la Victoire tenant une palme et tendant une couronne. C’est cependant un schéma ancien,
puisqu’on le trouve, dès le IVe s. av. n. è., sur une bague
de Kertch (Boardman 1970, no 724). Il se pourrait, comme le note H. Guiraud, que les figurations d’époque
romaine reprennent un motif monétaire de l’époque vespasienne (Mattingly, II, no 577) : cette observation semble
confirmée par le fait que la presque totalité de ces intailles
sont datables du IIe s. : on en connaît à Vindonissa (abandonné au début du IIe s.), au Musée de Châteauroux,
à Poitiers (Vienne), à Chausey, Outarville (Loiret),
à Vertunum, et en Allemagne (Vindonissa 1952, 2, no 15,
pâte de verre ; Châteauroux : Guiraud 1976, no 5, pâte de
verre, IIe s. ; Poitiers : au MAN, n° 30267 ; Vertunum :
Guiraud 1981, p. 11, n° 3, pl. 1, 11, IIe s. ; Chaussy :
Sena, 1966, p. 340 , pierre violette, IIe s. ; Allemagne :
AGDS IV, 1945, cornaline, IIe s.).
La tête de Minerve casquée (no 667) représente un
motif classique, hérité de la glyptique hellénistique, et
dont on peut citer des exemples datés du Ier au IIIe s.
(Maaskant-Kleibrink 1978, no 651 : “Classicising style”,
attribué au Ier s. ; Henig 1978, p. 115, no 5, sur un
anneau typique du IIIe s. ; id. 1978, app. 123, de
Verulamium, deuxième moitié du IIe s. ; cf. encore Sena
Chiesa 1966, no 999 : tête de Minerve dont le casque est
constitué par une tête de Silène chauve et barbu). Le
choix de la pierre, sa forme bombée et le type de gravure
nous incitent à placer l’intaille de Fréjus à la fin du
Ier s. av. ou au début du Ier s. apr. J.-C.
L’intaille no 668, malheureusement brisée, atteignait
des dimensions peu communes pour ce genre d’objet,
surtout en Gaule. L’excellente qualité de la gravure et la
présence d’un rameau, interprété comme la partie inférieure d’un caducée, nous a incité à confronter ce fragment avec les intailles issues des ateliers d’État chargés de
la propagande impériale. Les mois et les années qui ont
suivi Actium ont, en effet, vu paraître des émissions monétaires célébrant Octave héroïsé ou divinisé : la glyptique
s’est associée à cette campagne, et on connaît quelques
intailles représentant Octave sous une forme divine, par
exemple Jupiter (Vollenweider 1972, pl. 160, 1). Une
monnaie contemporaine porte, au revers, une figure
impériale en Mercure jouant de la lyre (Mattingly 1950, I,
pl. 14, 15 = Cohen I, 61 ; Vollenweider 1972, pl. 160, 6)
et le poète Horace, dans le second texte du premier livre
de ses Odes, œuvre écrite en 28, nous fournit la première
attestation écrite de l’identification d’Auguste à ce dieu
(Carmina 1-2, 25-6, 41-4). L’empereur lui-même interdira plus tard de telles assimilations (Div. Aug., 52), mais
ce groupe de représentations divinisées n’en possède
qu’une plus grande cohérence. Ainsi, une intaille de la
collection Ionidès, remarquable par sa taille (6 cm), comme par la qualité de la pierre et de sa gravure, nous
montre la tête d’Auguste à droite, associée au caducée
(Boardman 1968, no 19 ; Vollenweider 1966, p. 53 ; voir
encore Maaskant-Kleibrink 1978, pl. 61, 308a
[“Republican wheel style”] ; sur les représentations
d’Octave-Auguste en Mercure, cf. Vollenweider 1972,
p. 100, 139, 180, 202 et pl. 148, 13-15. Je dois à Martin
Henig de précieuses indications sur cette série d’intailles,
et sur la cornaline d’Auguste en particulier). Une autre
intaille exceptionnelle, issue comme la précédente de
l’ancienne collection Marlborough, représente la sœur
d’Auguste, Octavie, assimilée à Diane et disposée symétriquement par rapport à l’intaille de son frère : ces deux
objets d’art ne servaient sans doute pas de sceaux, mais
– 159 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
pouvaient être montés ensemble sur un support permettant de mettre en valeur leur qualité exceptionnelle.
Il n’est donc pas impossible de voir, dans le fragment de
Fréjus, la partie inférieure d’un portrait d’Auguste en
Mercure, issu des ateliers impériaux peu après la victoire
d’Actium, et confié à des fins de propagande à quelque
haut responsable du camp forojulien (l’identification des
représentations mentionnées ci-dessus comme des images
d’Auguste est néanmoins fortement mise en doute par
U. Höckmann [1984], qui écrit notamment : « es ist mir
bis jetzt keine Darstellung des Merkur mit einem gesicherten Kaiserbildnis bekannt worden. Vielleicht gab es die
Identifizierung des Kaisers mit Merkur also in der Bildkunst
überhaupt nicht »). La représentation faciale, d’exécution
difficile, fournit un argument supplémentaire pour voir
dans cette intaille le produit d’un artiste de haut niveau.
On regrettera d’autant plus d’avoir perdu la moitié supérieure d’un portrait dont la divinisation procédait autant,
sans doute, de l’adjonction d’attributs que de l’idéalisation des traits.
Avec le grylle de l’intaille no 669, on retrouve un sujet
d’influence hellénistique qui a permis aux graveurs d’exprimer leur fantaisie à travers plusieurs schémas différents. Celui-ci, où la chevelure d’une tête jeune et glabre
se confond avec une tête de Silène, est connu à quelques
exemplaires (Carnegie, 1908, no I.4 ; Brandt 1972,
no 2224 ; Henig 1978, pl. XXX et LXXIX, 49, jaspe rouge de Wroxeter ; cf. aussi Boardman et Scarisbrick 1977,
no 66 ; deux têtes barbues, combinées en casque de
Minerve, à comparer avec l’intaille Aquilée 999,
note 42 (à Fréjus comme à Wroxeter, les têtes jeunes et
imberbes ne pourraient-elles pas représenter Minerve ?),
G. Sena Chiesa propose de dater toutes les intailles à
grylles de la première moitié du Ier s. apr. J.-C. (Sena
Chiesa 1966, p. 340), mais cet exemplaire pourrait être
plus ancien.
La nature de l’agrafe no 670 et même sa forme triangulaire renvoient en Gaule du Sud à des objets protohistoriques (ceinture d’Ambrussum, début du IIIe s. av. J.-C. :
Feugère, Tendille 1989, fig. 14, 14), dont la date semble
incompatible avec le contexte forojulien, à moins de
considérer cet objet comme une intrusion (voir Atlas de
Fréjus, p. 470) ; on peut néanmoins citer un parallèle italien du Ier s. av. J.-C. (nécropole de Portorecanati, tombe 117 : Mercando, Sorda, Capitanio 1974, p. 284,
fig. 118, d, et 285). Que ce soit par sa date ou son origine géographique, il est clair que cette agrafe de ceinture
représente dans le contexte local un apport hétérogène.
Nous avons commenté supra la signification globale de
cette série d’objets dans le contexte particulier des
Aiguières (questions de chronologie, présence d’objets
appartenant au mundus muliebris). Notons cependant dès
maintenant la relative abondance des objets relatifs au
vêtement et à la parure personnelle, ainsi que la qualité
inhabituelle de plusieurs séries : fibule et épingles à décor
figuratif, intailles. Ces éléments, dont on ne pourra bien
sûr évaluer l’importance exacte que par rapport à l’ensemble du mobilier, auront leur place dans la discussion
générale placée en fin de chapitre.
2. LA
TOILETTE
Cette catégorie regroupe les miroirs en bronze, les
boîtes et pyxides en os, spatules, cure-oreille, cuillères à
parfum, strigiles et un petit couteau (rasoir ?).
Catalogue
— Miroirs (fig. 52)
671. Groupe Lloyd-Morgan F (Lloyd-Morgan 1981) ;
fragment de rebord biseauté, sans aucun décor.
672. Id. ; fragment de rebord souligné d’un trait.
673. Groupe Lloyd-Morgan H ; diam. 13/15 cm ;
deux légères cannelures près du bord.
674. Id. ; diam. 13 cm, ép. 2 mm ; 2 sillons près du bord.
Il faut ajouter à cette série 11 autres fragments de
miroirs (non illustrés), sans rebord et appartenant à au
moins 5 exemplaires différents (épaisseurs 0,9, 1,3, 1,5,
2,3 et 3,2 mm).
— Boîtes (fig. 52)
675. Petit côté de boîte rectangulaire en os ; larg. 40,
ht. 21 mm ; plaquette munie à chaque extrémité d’un
biseau permettant d’y ajuster les longs côtés pour former
un étui rectangulaire, assez semblable à nos plumiers ;
deux profondes rainures servaient à adapter, l’une, le
fond sans doute collé, l’autre, le couvercle à glissière.
676. Couvercle de boîte (?), os ; L. act. 44, larg. 28
mm ; l’interprétation de telles plaquettes en os poli, assez
courantes sur les sites d’époque romaine, est toujours
délicate. Mais ce fragment, poli et aminci sur les côtés,
s’adapte exactement sur le fond no 675 ; il pourrait donc
s’agir du couvercle même de la boîte précédente.
677. Pyxide en os de type 1a1 (Béal, Feugère 1983, 6,
fig. 3) ; ht. 29, 5 diam. max. 32,5 mm ; fragment de panse fournissant le profil du récipient et couronne du couvercle ; la rondelle qui complétait ce dernier manque, de
même que le fond sans doute collé.
— Cuillers à parfum, curettes, sondes (fig. 52)
678. Cuiller, ou curette en os ; L. act. 70 mm ; ligula
creusée en V, et en forme de goutte d’eau.
679. Id. (non ill.) ; L. act. 16, 5 mm.
– 160 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 52 – Miroirs, 671 à 674 (éch. 1/2) ; boîtes et pyxide, 675 à 677 ;
cuillers à parfum, curettes et sondes, 678 à 686 ; 675 à 680, os ; 681 à 686, bronze (éch. 1/1).
– 161 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 53 – Manche de petit couteau, 687 ; strigiles, 688, 689 (et 690 ?) ; pincettes, 691 ; 687, 688, 690 et 691, bronze ; 689, fer (éch. 1/1).
680. Cuiller ronde de type cochlear, os ; L. 81 mm ;
le manche se termine en pointe.
681. Id., mais en bronze ; L. 71 mm.
682. Curette ; L. 117 mm.
683. Id. ; L. act. 66 mm.
684. Cure-oreille, ou sonde ; L. 62 mm.
685. Id. ; L. act. 96 mm ; le manche est finement
cannelé.
686. Manche d’un instrument de toilette ; L. act. 72 mm.
— Rasoir ou couteau à calame (fig. 53)
687. Manche seul ; L. 74 mm ; restes de la lame en fer,
jadis maintenue par trois rivets encadrant la volute terminale. De section rectangulaire, le manche porte un décor
incisé simulant des écailles ou un plumage ; à l’extrémité,
un bouton mouluré précédé de deux rangées de perles.
— Strigiles (fig. 53)
688. Fragment de ligula ; L. act. 61, larg. 19 mm.
689. Manche en fer avec départ de la ligula sond. 10,
Fosse 1 ; L. act. 105 mm., larg. 15 à 17 mm ; notons
également la pointe d’un strigile en fer, fragment non
jointif (il pourrait néanmoins s’agir du même objet ;
non illustré).
690. Manche d’un petit strigile (?) ; L. act. 37 mm ;
douille carrée pour un manche (cet objet ne correspond
pas à la morphologie classique d’un strigile).
— Pincette (volsella) (fig. 53)
691. Branche isolée ; L. 95, larg. 4, 5 mm ; tige plate
s’épaississant brusquement à l’endroit destiné à la préhension. L’extrémité recourbée devait s’adapter exactement sur celle, identique, de la branche manquante.
– 162 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Commentaire sur les objets de toilette
Les miroirs classés dans les groupes F et H de G. LloydMorgan couvrent chronologiquement un demi-siècle environ, de l’époque d’Auguste au milieu du Ier s. apr. J.-C.
(Lloyd-Morgan 1981). Cette série, moins variée que celle
recueillie sur le site voisin de l’Argentière (Feugère 1981,
p. 145-147 et fig. 10), appartient donc néanmoins à la
même période julio-claudienne.
Accessoires eux aussi typiquement féminins, les boîtes
675/676 et 677 répondent à deux fonctions différentes.
La première (si on admet bien avoir là deux éléments
d’une seule et même boîte) sert au rangement d’objets
allongés tels que spatules, sondes, curettes, épingles, etc. ;
déjà attesté à Fréjus (Lemoine, Rodet-Belarbi 2005-06,
fig. 5, no 226), le type se rencontre dans des contextes du
début du Haut-Empire (Béal 1983, section B.VIII, mentionnant les découvertes gauloises de Lyon, Vienne,
Nîmes, etc., avec références à des trouvailles de Tarsus et
d’Athènes ; cf. encore un fond, orné de clous en bronze,
sur l’oppidum d’Aumes, Hérault (Béal 1986 ), et un fragment de glissière, sur le site voisin de Lieussac à
Montagnac (en cours d’étude) ; en Hongrie, nécropole
de Györ, fin du Ier s.-fin du IIe s. (Györi 1974, pl. II, 6 à
6e); les pyxides tournées de type 1a, quant à elles, sont
typiques du Ier s. de n. è. et contenaient vraisemblablement des produits de beauté (Béal, Feugère 1983,
p. 116).
Il est bien difficile de préciser la fonction des instruments désignés ici par les termes “cuiller à parfum”,“curette” ou “sonde” (pour les “cuillères à parfum”
en os, v. Béal 1983, p. 246 sqq.). Les deux dernières catégories ont pu être utilisées dans le cadre de pratiques
médicales, et certains auteurs se sont faits les ardents
défenseurs de cette interprétation exclusive (par exemple
Bourgeois, Sikora 1982, p. 241), néanmoins contestée
par la plupart : l’utilisation cosmétique semble avoir été
de loin la plus fréquente. Les spatules du type du no 686
se rencontrent bien plus fréquemment dans des contextes
qui évoquent moins une spécialité chirurgicale que le
maquillage ou, au moins, la préparation d’un onguent
(tombe 1 du Paradou à l’Arcoule (B.-du-Rh. : Arcelin
1979, p. 144, fig. 13). Dans un travail récent sur les instruments médicaux, E. Künzl lui-même s’est rangé à une
prudente réserve (Künzl 1982, p. 1-31, spéc. p. 5).
Les strigiles de bronze restent rares en Gaule à l’époque
romaine (Feugère 1981, p. 148-149, fig. 13, 49).
Introduits en Transalpine vers le début du Ier s. av. n.è., à
l’exception de quelques très rares importations grecques
nettement plus anciennes (Tendille 1981, p. 69), ils n’apparaissent guère, sous le Haut-Empire, que dans quelques
tombes et sur les habitats les plus romanisés (six exemplaires à Lyon, par exemple ; noter cependant la décou-
verte, dans un contexte funéraire il est vrai, d’une pointe
de strigile en bronze à Roanne (Loire ; fouilles
M. Vaginay 1986). Le no 689 est cependant d’identification tout à fait incertaine mais un objet identique a été
recueilli sur le site militaire précoce du Lorenzberg
(Ulbert 1965, pl. 1, 21).
Le manche no 687 appartient à une série de petits couteaux qui ont fait, au cours d’études successives, l’objet
d’interprétations contradictoires. La première identification a été proposée en 1975 par J. Garbsch : observant
que la longueur du manche ne permettait qu’une prise
réduite, avec trois doigts, il a rapproché ces manches
d’autres types de rasoirs qu’ils étudiait parallèlement
(1975, p. 68-85). Plusieurs auteurs, dont moi-même, ont
ensuite adopté cette identification qui a cependant été
contestée en 1998 par A.-M. Kaufmann-Heinimann
(1998), qui a regroupé diverses variantes de cette forme
toujours à manche court, et dont le départ de la lame est
généralement protégé par de petites appliques triangulaires en laiton formant de petites volutes. Le corps plein,
comme sur cet exemplaire forojulien, est souvent gravé,
comme ici, de feuilles ou d’écailles, et terminé soit par un
anneau de suspension, soit par un motif décoratif éventuellement figuratif : main tenant une bille, tête humaine, tête de panthère ou de bélier, ou encore animal entier.
Le bouton mouluré de notre exemplaire est, pour l’instant, original dans la série. D’après leur répartition
(fig. 54), les couteaux de ce type semblent avoir été produits en Rhétie occidentale, et bien diffusés auprès des
soldats romains, notamment sur le limes occidental. Les
exemplaires datés s’échelonnent entre le milieu du Ier s. et
le début du IIe s. de n.è. (Garbsch 1975, p. 73).
Une nouvelle interprétation est cependant apparue en
2001 : reprenant le dossier sous l’angle de l’iconographie
et des contextes, D. Božič note tout d’abord que ces couteaux, avec leurs appliques à volutes bien reconnaissables,
apparaissent sur le relief funéraire de L. Cornelius
Atimetus, qui semble regrouper principalement des accessoires de l’écriture ; par ailleurs, plusieurs ensembles
funéraires montrent l’association de ces couteaux, dans
les tombes, à d’autres matériels à écrire : encriers mais
aussi stylets, car les deux modes d’écriture (sur cire et au
calame) étaient complémentaires (Božič 2001a ; Božič,
Feugère 2004). On peut donc désormais considérer ces
petits couteaux comme destinés à l’affûtage des calames,
une opération qui devait être effectuée assez fréquemment
pour que le scripteur conserve en cours de rédaction un
ductus de bonne qualité (sur les calames et plumes à écrire :
Božič 2001b, Božič, Feugère 2004, p. 34).
Si la pincette no 691 appartient à un type extrêmement
simple, rappelons que le site de Fréjus a livré deux paires
de volsellae estampillées AGATHANGELVSF (fonds ancien,
FOR II, 16, no 29 [horrea], disparue ; et fouilles du Clos
– 163 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 14 – Distribution des petits couteaux à manche massif en bronze (d’après Garbsch 1975 ; Kaufmann-Heinimann 1998, 34, avec compléments).
1. Newstead ; 2. Caerleon ; 3. St-Albans ; 4. London ; 5. Richborough ; 6. Zwammerdamm ; 7. Nimègue (un troisième exemplaire, également à
tête de panthère, au Musée de Leyde, Inv. e.1893/10-48) ; 8. Potsdam ; 9. Neuß ; 10. Köln ; 11. Mainz ; 12. Hofheim ; 13. Limbach ;
14. Straubing ; 15. Rottweil ; 16. Kempten ; 17. Augst / Kaiseraugst ; 18. Vindonissa ; 19. Baden ; 20. Winterthur ; 20 bis. Avenches ;
21. Env. de Sens ; 22. Autun ; 23. Nuits-Saint-Georges ; 24. Mirebeau ; 25. Dammartin ; 26. Besançon ; 27. Mus. Montbéliard ; 28. Villards
d’Héria (2 ex. à tête de bélier et 1 à tête de panthère : Lerat [dir.] 1998, fig. 76) ; 29. Chézieu ; 30. Musée de Lyon ; 31. Tressan ; 32. Fréjus ;
33. Env. de Calliano ; 34. Ljubljana ; 35. Nín.
Saint-Antoine ; sur les instruments portant la marque
Agathangelus, voir Künzl 1984, 63 sqq. ; Gostenčnik
1998b ; 2001a ; 2002. Ce fabricant a marqué des pincettes à extrémités dentelées [Künzl 1984, fig. 5-7], mais
aussi des spatules vraisemblablement utilisées dans le
modelage : cf. Künzl 1984, p. 188 et pl. 30, X4). Dans le
cas des deux pincettes de Fréjus estampillées, l’extrémité
des branches présente un aménagement particulier
(minuscules dentelures imbriquées) qui suggère, comme
le soin général apporté à la fabrication et la présence
d’une estampille, une utilisation médicale (Gilson 1981,
fig. 3, 1 ; Künzl 1984, p. 18). Il n’en va pas de même
pour la pincette des Aiguières, de facture beaucoup plus
simple, et dans laquelle il ne faut voir qu’un instrument
de toilette, utilisé pour l’épilation.
VII. LES JEUX (fig. 55)
1. CATALOGUE
692. Jambe articulée, os ; L. 80 mm ; chaussée d’une
bottine souple et gainée d’un motif réticulé, elle devait
être articulée sur une poupée grâce à des fils métalliques
placés dans les deux trous visibles au sommet, et profonds
de 7 mm (à l’avant) et 23 mm.
693. Pion à sommet arrondi, en os ; diam. 13, bit. 7 mm.
694. Id. ; diam. l6, ht. 5 mm.
695. Jeton plat, à bords arrondis, en os ; diam. 13,8,
ht. 4,2 mm.
– 164 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
696. Id. ; diam. 13,8, ht. 3,5 mm.
697. Id. ; diam. 15,3, ht. 6,3 mm.
698. Id. ; diam. 15,7, ht. 4,7 mm.
699. Id. ; diam. 16, ht. 3 mm.
700. Id. ; diam. 16,3, ht. 3,5 mm.
701. Id. ; diam. 16,5, ht. 2,4 mm (percé).
702. Jeton plat, à bords biseautés, en os ; diam. 11,4,
ht. 3,5 mm.
703. Id. ; diam. 13, ht. 3,4 mm.
704. Id. ; diam. 14, ht. 2 mm.
705. Id. ; diam. 15,3, ht. 3,5 mm.
706. Id. ; diam. 17,2, ht. 5,7 mm.
707. Jeton, ou pion mouluré ; diam. 36,5, ht.
2,8 mm ; la face inférieure est légèrement arrondie, sans
doute pour en faciliter le déplacement, tandis que le dessus est muni de profondes cannelures.
Fig. 55 – Jeux : 692, jambe de poupée ; 707, pion ? 708 à 712, pions de jeu ; 713, tessère ; 707, bronze ; 692, 708-713, os (éch. 1/1).
– 165 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
708. Jeton marqué, en os ; diam. 29, ht. 2,3 mm ; le
dessus a été galbé et mouluré au tour, et l’avers porte,
gravé, le chiffre V.
709. Id. ; diam. 30, ht. 3 mm ; profil similaire, chiffre
VIIII.
710. Id. ; diam. 21, ht. 4 mm ; profil similaire,
marques superposées VIIII et (.).
711. Id. ; diam. 33, ht. 3 mm (voir aussi fig. 57) ;
l’avers montre une tête barbue à dr., sculptée en relief plat
et très usée ; au revers, chiffre XV en latin et en grec, audessus et au-dessous de l’inscription grecque KPONOC ; le
premier O de Chronos se confond avec un trou central.
712. Id. ; L. 24,5, larg. 22, ép. 8 mm ; tessère sculptée
en forme de coquillage ; au dos, le chiffre II.
713. Id. ; L. act. 20, larg. 8, ép. 4 mm ; baguette autrefois munie d’un bouton de préhension à g., comportant
une face légèrement arrondie avec, de l’autre côté, l’inscription IXII (...) ; perforation transversale.
— Musique (fig. 58)
714. Tintinnabulum ; diam. 24, ht. 21 mm.
715. Id., 6, c. 3 ; diam. 26, ht. 27 mm.
en terre cuite (dont une jambe sur ce même site des
“Aiguières”), en bois (Elderkin 1930, p. 472, fig. 25 :
mais la poupée “en bois de chêne”, de très bonne facture,
trouvée à Rome, lors de la construction du Palais de
Justice, en 1889, dans le sarcophage d’une jeune fille
ensevelie à la fin du IIe s., Cepereia Tryphaena, est en fait
en ivoire : cf. Bordenache Battaglia 1983, p. 116 et fig. 12),
en os et en ivoire (Elderkin 1930, fig. 24, 25 [la plupart des
exemplaires mentionnés sont d’époque tardive] ; voir
Nogara 1941-42, p. 236, fig. 4-5 : poupée en ivoire
découverte près de la basilique Saint-Sébastien, en 1939,
dans une sépulture en sarcophage du IVe s. ; Bordenache
1983, p. 113, fig. 11 : poupée de la tombe fouillée en
1964, Via Cassia, appartenant à une fillette de 7 à 8 ans,
ensevelie à la fin du IIe s. ; ibid., p. 132, fig. 8 : poupée
de la tombe dite “de la Vestale Cossinia” à Tivoli, un peu
plus tardive, avec p. 135, fig. 9 et 10 des exemplaires
comparables du Musée de Milan et de Tarragone. Voir
aussi Balil 1962, p. 70-85 (sur les poupées en général,
étude en cours de M. Manson). Une petite jambe en os,
semblant correspondre à une poupée, a été recueillie sur
l’oppidum d’Ensérune (au Musée). On connaît enfin de
rares exemples en ambre (Balil 1962, p. 81). Les poupées
sont fréquemment articulées (certaines, d’époque tardive,
— Divers (fig. 58 et 59)
716. Chevalet (?) en os ; L. act. 29,5, restit. 31, ht.
11,4 mm ; objet plat, symétriquement découpé et pourvu d’une base et d’un sommet rectilignes.
717 (?) L. 35, ht. 30, ép. 1 mm ; mince plaquette rectangulaire munie, sur une tranche, d’une encoche.
718. Id. ; L. 32, ht. 29, ép. 1,5 mm ; même aspect
général, restes d’une seconde encoche placée symétriquement par rapport à la première.
719 et 720. Murex sciés ; l’ouverture de ces deux gastéropodes ne semble avoir eu d’autre but que de mettre à jour,
sans l’endommager, leur structure interne. On n’observe
aucune trace de perforation qui pourrait faire de ces
coquillages une parure ou un décor, du reste bien inhabituel.
2. COMMENTAIRE SUR LES OBJETS RELATIFS AU JEU
Face à activité aussi fragile et éphémère que le jeu, l’archéologue sent bien, ici plus qu’ailleurs, combien les
traces qu’il doit décrypter sont fragmentaires, combien
l’information qui nous est parvenue est ponctuelle et
lacunaire. Ces vestiges sont pourtant, aux Aiguières,
d’une rare abondance, et d’une qualité tout à fait remarquable pour la Gaule.
Bien que connues dans diverses civilisations à une haute
époque, les poupées articulées (ici no 692) restent rares à
l’époque romaine. On en connaît quelques exemplaires
– 166 –
Fig. 56 – Poupée en ivoire d’Ontur, Musée d’Albacete,
ht. 21,5 cm (d’après A. Balil 1962, fig. p. 81).
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
sont d’un seul tenant) et atteignaient souvent 20 à 30 cm
de hauteur, la poupée de Fréjus atteignant probablement
cette dimension. La plupart de ces poupées sont nues : à
l’époque romaine (contrairement aux poupées hellénistiques publiées par Elderkin 1930, fig. 17, 18 et 20), elles
devaient être habillées de vêtements miniatures. Le fait
que notre exemplaire porte un bas, si l’interprétation que
nous donnons du motif réticulé est correcte, est donc
exceptionnel. La bottine de cuir ou de toile souple, placée
sur un pied cambré pour des raisons techniques autant
qu’esthétiques, est en revanche habituelle : on la retrouve
sur trois poupées espagnoles (Balil 1962, p. 79 et 81
[fig. 1]), dont l’une constitue même un parallèle frappant, tout en nous renseignant sur l’aspect général probable de la poupée forojulienne (fig. 56).
L’objet no 707 correspond à la morphologie d’un pion
de jeu : les fortes moulures qu’il porte sur une face permettent de le pousser facilement avec un doigt, opération
faciltée par la légère convexité de la face inférieure.
Néanmoins, aucun pion en bronze de ce type ne semble
connu ; d’autre part, l’objet correspond à un type de
miroir décrit par G. Lloyd-Morgan (1981, group E,
“small disc mirrors”). Cet auteur précise cependant que
73 % des exemplaires connus d’elle proviennent de
Trèves ou de Cologne, avec une faible diffusion autour de
ces centres ; la datation admise se place au IIIe s. On peut
donc hésiter à reconnaître ici un de ces miroirs, qui serait
alors bien éloigné de sa région d’origine.
Les simples jetons en os, très communs sur toutes les
fouilles à l’époque romaine, ont donné lieu depuis longtemps à une série d’interprétations contradictoires : dans
son catalogue lyonnais, J.-C. Béal a eu l’occasion de faire
le point sur ces hypothèses et de tirer ses propres conclusions (Béal 1983, section A.XXXIII). Les “jetons” hémisphériques (nos 693/694) seraient plutôt des pions que des
signes de comptage, à cause de la surface bombée qui
facilite leur déplacement au cours de la partie (encore
faut-il supposer un support de jeu parfaitement lisse).
Quant aux autres, les petits jetons plats, de loin les plus
fréquents, ils constitueraient des « symboles signifiant la
valeur d’une mise et tenant lieu de monnaie pendant le
jeu » (ibid.). Si le no 707 est bien un pion, utilisable pendant quelque partie de tabula lusoria (on connaît
quelques pièces analogues provenant de Vechten, au
Musée de Leyde : Inv. VF*673, diam. 52 mm ; VF*674,
diam. 57,5 mm ; VF*675, diam. 55 mm ; trois autres
exemplaires sont conservés également aux Pays-Bas, au
Musée des Thermes de Herleen), les nos 708 à 710 posent
un problème plus délicat ; la ressemblance des deux premiers suggère leur appartenance à un même ensemble.
On connaît d’autre part un parallèle lyonnais de même
profil (Béal 1983, 1172 [chiffre VI] ; quatre jetons de
même type, marqués I, III et VIII dans la tombe 1 de la
nécropole S. Vittore di Cingoli. Not. Sc. XXVIII, 1974,
p. 108 s., fig. 25 s., a-d), et il n’est guère douteux qu’on
ait affaire là à des jetons à valeur fixe, utilisés dans un jeu
dont nous ignorons tout.
Les tessères ou jetons historiés, marqués au dos d’un
chiffre latin et grec encadrant une légende grecque
(no 711) ont fait l’objet d’études approfondies de la part
d’Elisabeth Alföldi-Rosenbaum (1971, p. 1-9, pl. I-VIII ;
1975, p. 13-20 ; 1980, p. 29-39, pl. 7-11 ; pour le type
de tessère de Fréjus, voir surtout Alföldi 1976, p. 205239, pl. 17-31). Il ressort de ces travaux que les objets de
ce type forment un groupe très homogène, toujours
munis au revers d’une valeur allant de I à XV, et portant
au droit une figure ou un motif quelconque (édifice,
symbole ...). Les types égyptisants abondent et parmi les
divinités, qui forment elles-mêmes un groupe réduit, Isis
apparaît le plus fréquemment. Deux autres tessères de
Chronos, l’une trouvée en Asie Mineure, semblent
aujourd’hui répertoriées (Hülsen 1896, 244, no 64 ;
coll. v. Gonzenbach, à Izmir, portant le chiffre XIII ; et
Herzoglisches Museum à Gotha, auj. en Allemagne de
l’Est : Behrens 1940, p. 22 ; malgré la similitude des
revers, il est impossible de dire s’il s’agit ou non de deux
exemplaires différents). Sur le plan chronologique, les
auteurs s’accordent à placer ces objets entre César et
Néron (Rostovtzeff 1904, p. 109-124, pl. 3-4 ; 1905,
p. 110-124 ; Alföldi 1976, 206), et compte tenu de leur
distribution, on peut penser qu’elles servaient dans un
jeu créé à Alexandrie vers le milieu du Ier s. av. n.è., et diffusé vers l’Occident, principalement, semble-t-il, par le
biais des armées romaines : on les rencontre en effet en
Égypte en abondance, au Liban, en Turquie, à Athènes
sur plusieurs sites d’Italie jusqu’à Bolsena, par exemple ;
plus au Nord et à l’Ouest, elles deviennent extrêmement
rares. Sept exemples sont connus à Aquileia, mais un seul
associe un dieu (ΕPΜΕΣ) avec un nombre : XII (Cat.
Aquilieia 1992, no 89 ; Giovannini 2006). Le site de
Vindonissa a livré un exemplaire tibérien, et un autre
semble avoir été signalé sommairement à Vaison (Ges. Pro
Vindonissa, Jahresbericht 1981, p. 79 ; Sautel 1926,
p. 602, 2237). Bien que ce dernier exemplaire soit signalé
comme un couvercle de boîte, J.-C. Béal a bien voulu me
confirmer qu’il s’agit en fait d’une tessère alexandrine : la
présence d’une légende au dos rend toute confusion
impossible entre les deux types. L’identification est plus
douteuse pour un objet incomplet de Tavel (Gard)
(Gallia, Inf. arch. 1973 ; Manniez 1984, no 402). On
peut donc souligner ici le grand intérêt de la découverte
forojulienne qui, par son contexte archéologique comme
par sa localisation géographique, contribue à mieux faire
connaître la diffusion d’un jeu encore très mal connu.
Selon D. Brentchaloff, une tessère analogue, mais portant
d’un côté l’effigie et le nom de la déesse Demeter, avec au
– 167 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
Fig. 57 – Détail de la tessère 711, avers et revers (clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
dos l’indication bilingue du chiffre XII, aurait été découverte dans ces mêmes fouilles, mais dérobée peu après.
La tessère no 712, en forme de coquillage, peut être
rapprochée d’exemplaires similaires conservés au Kestner
Museum de Hanovre, ou découverts à Vindonissa et à
Aquilée (Behrens 1940, pl. 7 en bas à dr. : Kestner Mus.,
chiffre XIV, long. 18 mm ; p. 21, Aquileia : Inv. 19882,
L. 22 mm., chiffre IIII ; ibid., Vindonissa, L. 24 mm.,
chiffre VIII). G. Behrens, qui les a étudiés, a pu répertorier divers motifs représentant, pour la plupart, des victuailles (oie rôtie, poissons, cigales, volatiles, lapins,
truies) qui, toutes, portent au dos un chiffre gravé (de I
à XV). La similarité de cette numérotation avec celle des
tessères précédentes permet d’attribuer celles-ci à un jeu
de même ordre qui semble avoir été surtout répandu,
selon Behrens, en Italie ; ce qu’on sait aujourd’hui des
“tessères alexandrines” ne permet pas d’exclure, pour ce
jeu aussi, une origine orientale.
D’une manière générale, et quelle que soit leur forme,
les pions de jeu portant un chiffre au revers (en numérotation grecque et latine) sont plus répandus que ceux qui
sont au nom d’un dieu. La valeur de tous ces pions, comme on l’a remarqué, était invisible en cours de jeu, et ne
se révélait par exemple qu’au moment d’un comptage
effectué en fin de partie. La numérotation double a sans
doute été remplacée au cours du temps par une simple
numérotation latine (par exemple, Manniez 1984,
nos 129 et 130 ; cf. aussi Giovannini 2006).
Assez différente, d’apparence et de fonction vraisemblable, est la tessère inscrite no 713. Cet objet nous est
parvenu dans un état incomplet (il lui manque son appendice terminal et sans doute une partie de la baguette) et
sans doute réutilisé, comme l’indique la perforation. Il
est proche des tesserae nummulariae, dont C. Hülsen
avait le premier répertorié 84 objets, pour la plupart italiens (Hülsen 1896, p. 227-237 ; Lafaye 1919, p. 128).
Depuis, on a reconnu que ces tessères servaient au
contrôle des monnaies (Herzog 1919 ; Andreau 1987,
p. 456-506 ; 2001). On ne peut cependant reconnaître
ici une tessère nummulaire, caractérisée par une inscription sur les quatre faces, la mention de noms et d’un
nombre qui peut s’élever jusqu’à 60. La tessère forojulienne semble plutôt s’apparenter, comme les objets
précédents, à un accessoire de jeu, dont un lot peut-être
complet, fournissant la série ininterrompue de I à XV, a
été découvert près de Pérouse (Not. Sc. 1887, p. 396 ;
1889, p. 369) : on retrouve ici les valeurs qui semblent
régir le jeu “alexandrin” évoqué ci-dessus. La découverte
de telles tessères reste rare en Gaule où on ne peut guère
citer, pour l’instant, qu’un exemplaire de VieilleToulouse (Fouet, Savès 1971, fig. 25). L’inscription fragmentaire de la tessère de Fréjus (IXII) demeure, du reste,
assez obscure.
Cet objet clôt une série de trouvailles qui sont déjà,
prises individuellement, assez inhabituelles, en Gaule,
mais dont le regroupement à Fréjus signale à notre attention un contexte tout à fait particulier. Malgré l’absence
assez surprenante, dans cet ensemble, de dé en os, il s’agit
d’une série particulièrement abondante d’objets liés à des
activités ludiques. On peut y voir, en tenant compte de la
nature de ces jeux, l’influence de mœurs italiennes, explication qui vaut, bien sûr, par la proximité géographique
du passage sud-alpin, mais, plus encore, par la nature
archéologique du gisement archéologique concerné.
– 168 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
Fig. 58 – Tintinnabula 714 et 715, et objets divers ; 714 et 715, bronze ; 716-718, os (éch. 1/1).
Les clochettes de bronze, utilisées dans les harnais, les
colliers de chiens, etc., pouvaient avoir de multiples
usages, fonctionnels (pour repérer un enfant ou un animal égaré), prophylactiques, ou musicaux. D’autres
exemplaires, très similaires, ont déjà été signalés sur le site
(Feugère 1981, fig. 13, 50 s.).
L’identification des objets nos 716 à 718 est extrêmement problématique ; le premier ressemble à un chevalet
de cordophone moderne, mais cette plaquette en os
découpé ne comporte ni entaille, ni trace de frottement
sur la tranche supérieure. Ch. Vendries, qui reproduit un
objet de même forme mais plus décoré, trouvé à Fos
(1999, p. 84 et fig. 10), reprend les interrogations dubitatives de J.-C. Béal à propos des quelques objets similaires actuellement connus, et dont la nature constitue
une énigme non résolue. Parmi eux, l’objet de Fos, dont
la longueur atteint 16,7 cm, est le plus proche de celui de
Fréjus, par son contour général ; l’arête supérieure est
marquée de 8 encoches, ce qui pourrait étayer une identification comme chevalet de cordophone. Mais sur un
parallèle de Nîmes, où l’on connaît par ailleurs des pièces
de forme très différente, mais de fonctionnement apparemment proche (Béal 1984, type B.XIX), ces dentelures
sont moins régulières, et on en compte une vingtaine. Les
différentes hypothèses d’interprétation de ces objets, au
sein desquelles il n’est guère possible d’intégrer l’objet de
Fréjus, trop petit et non perforé, restent donc ouvertes.
motifs, les encoches étant espacées précisément de
18,5 mm, soit 1 digitus (Gostenčnik 2005, p. 242 et
pl. 57, 1-2). Cette hypothèse est intéressante mais un
parallèle de Vindonissa comporte un espacement de
21,5 mm, qui ne semble correspondre à aucune mesure
antique connue. Sur la plaquette la mieux conservée de
Fréjus, l’espacement mesure 14,4 mm : faut-il rapprocher
cette mesure d’une demie uncia du pes drusianus, qui
tombe à 13,9 mm ... ? En tout état de cause, l’usage de
ces plaquettes, s’il est du reste commun à tous les objets
cités, demande à être élucidé.
Les murex sciés nos 719 et 720 représentent un autre
mystère. Si on avait voulu consommer les gastéropodes,
nul n’était besoin de les ouvrir si soigneusement ; et pour
en extraire la pourpre, on les aurait concassés (par
exemple Reese 1979-80 : voir pl. 5, l’aspect des coquilles
destinées à l’extraction de la pourpre ; Ziderman 1990).
L’explication ludique ne fournit donc, en fait, qu’une ressource commode et, sans doute, non définitive.
Les plaquettes à encoches nos 717 et 718 pourraient
elles aussi être vues comme des chevalets de cordophone,
si leur facture très rustique (l’une d’elles montre encore
les traces de sciage de la plaque dont elle a été extraite) ne
semblait incompatible avec une telle proposition. Au
Magdalensberg, K. Gostenčnik a interprété des plaques
trapézoïdales en os bien polies, comportant deux
encoches sur le côté le plus étroit, comme des instruments de tissage utilisés notamment pour le repérage des
– 169 –
Fig. 59 – Deux exemplaires de murex, sciés (719 et 720)
(clichés A. Chéné, CNRS-CCJ).
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
EN GUISE DE CONCLUSION
Il n’y a pas lieu de reprendre ici l’ensemble des apports
fournis par l’étude du petit mobilier, puisque l’essentiel
des interprétations a déjà été exposé lors de l’analyse des
documents. Je voudrais seulement souligner deux aspects
particuliers, que le découpage thématique de l’exposé ne
m’a pas permis d’exploiter jusqu’ici.
Le premier concerne la nature de l’occupation telle
qu’elle peut apparaître à travers l’étude de ce mobilier.
L’élément essentiel, qui correspond aux données et aux
interprétations présentées dans les autres chapitres de cet
ouvrage, est la présence militaire. Les objets typiques
– militaria – ne constituent qu’une des catégories permettant de suggérer la présence de soldats. Les indices
d’un mode de vie complètement italien, traduit ici par
des objets très exceptionnels en Gaule, et parfois incon-
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Fig. 60 – Tableau synoptique des différents éléments de chronologie fournis par quelques petits objets des Aiguières
(en fond orange, phases d’occupation du camp ; en fond jaune : phase d’occupation de l’Antiquité tardive).
– 170 –
M. FEUGÈRE : MILITARIA ET OBJETS EN OS ET EN MÉTAL
nus, constitue un élément de preuve encore plus déterminant. On sait en effet depuis longtemps que des objets
militaires sont diffusés, en Gaule, en milieu civil. Ces
objets de mieux en mieux documentés sont désormais
considérés comme résultant du retour de vétérans dans
leurs foyers (Feugère, Poux 2001 ; Feugère 2002 ; Derks,
Roymans 2006). Les statistiques disponibles sur ces catégories indiquent une nette prépondérance des objets
associés à la cavalerie : et en effet, c’est surtout pour les
corps auxiliaires, dont beaucoup consistaient en troupes
montées, que la Gaule a été sollicitée depuis César.
Or, à Fréjus, c’est l’inverse : les objets de harnachement
n’apparaissent que de manière anecdotique, et les fragments d’armes et notamment de glaives mais aussi de
casques, même rares, sont bien plus fréquents qu’ailleurs.
En revanche, le harnachement et, d’une manière plus
générale, les objets clairement liés à la cavalerie sont pratiquement absents (nos 16-18).
Il faut également souligner l’importance, inattendue,
de l’élément féminin, si tant est que la présence des
objets attribués à des femmes implique la présence physique des utilisatrices. Épingles, boucles d’oreilles,
miroirs, boîtes et pyxides font, en tout cas, indubitablement partie du mundus muliebris et ne peuvent s’expliquer sur le site que par l’importance d’un établissement
civil en rapport. En poussant la logique il faudrait même
placer dans le tableau quelques enfants, comme en
témoigne la poupée no 692. Du reste, le site a livré deux
autres éléments de poupée(s) en terre cuite.
Si l’établissement militaire est bien avéré, on peut dire
que la présence de soldats s’inscrit ici sur fond d’habitat
civil : on vit, on s’installe, on pêche, on s’amuse ; rien, en
tout cas, du camp temporaire, ni même de la caserne. Il
semble plutôt que l’on soit dans un de ces vici, ces quartiers installés devant les camps, et où la vie familiale, les
activités économiques, le commerce, l’artisanat, se développaient auprès de (et grâce à) la population militaire.
Le deuxième apport du petit mobilier est d’ordre chronologique. Le plus simple est sans doute de rassembler l’ensemble des données sur un tableau synoptique (fig. 60).
Mise à part l’intaille no 668, qui pourrait dater des
années immédiatement postérieures à Actium, les objets
les plus anciens datent (dans l’état actuel des typologies)
des années 20/10 av. J.-C., et l’ensemble du mobilier se
place principalement entre l’époque augustéenne et la
première moitié du Ier s. de n.è. Parmi les documents les
plus récents, aucun n’apparaît plus tardivement que vers
50/60 apr. J.-C. C’est donc entre ces bornes, les années
-20 et +50/70, au plus tard, qu’on peut placer l’essentiel
de la documentation étudiée ici.
Il faut, bien sûr, faire une place aux quelques objets tardifs, qui se placent dans la phase de réoccupation de
l’Antiquité tardive ; ici, les indications fournies par le
petit mobilier restent peu précises et la chronologie de
cette phase doit s’appuyer plutôt sur les monnaies et la
céramique, mieux caractérisées ou mieux connues pour
cette période.
Ce double apport, chronologique et surtout anthropologique, constitue l’originalité de la catégorie si variée des
“petits objets”. Souvent utilisée pour illustrer des aspects
anecdotiques de la vie quotidienne, cette catégorie de
mobilier est surtout utile à l’archéologue par l’éclairage
qu’elle apporte sur des activités qui seraient autrement
bien difficiles à apprécier. On a bien vu ici, avec l’exemple
des objets de filage et de couture, que l’identification de
ces quelques objets amène à proposer la présence sur place
d’au moins quelques femmes, ce qui n’est pas sans conséquence sur la caractérisation du site et de sa population.
D’une manière plus générale, enfin, le faciès des petits
objets des Aiguières, à l’instar d’autres catégories de
mobiliers comme la céramique, tranche clairement sur le
mobilier connu ailleurs en Gaule, et même localement
dans d’autres quartiers de Fréjus. Ce caractère atypique
doit être, là encore, mis en relation avec le caractère
exogène de la population militaire. Forte influence italique, large ouverture sur le monde méditerranéen, même
lointain (jeux d’origine alexandrine) sont les deux
caractéristiques de cette série. Ce caractère spécifique
nous rappelle, in fine, le rôle joué par l’armée dans la
société romaine, et plus particulièrement dans les provinces. L’éducation, avec l’apprentissage de l’écriture et
l’ouverture intellectuelle qui peut en découler, le brassage social et la découverte de réalités géographiques et
culturelles éloignées, ont joué un rôle majeur dans ce
qu’on appelle la “romanisation” : un processus complexe dont une bonne partie concerne la globalisation,
comme on dirait aujourd’hui, du monde antique accessible à l’époque romaine.
– 171 –
LE CAMP DE LA FLOTTE D’AGRIPPA À FRÉJUS
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